François Hollande a annoncé hier qu’il accordait une remise gracieuse de peine à Jacqueline Sauvage, condamnée à dix ans de prison pour le meurtre de son mari violent en 2012. La chroniqueuse judiciaire du Monde Pascale Robert-Diard y voit une décision habile.
« Cette grâce strictement encadrée est un habile compromis. Elle ne déjuge pas au fond la décision rendue par la cour d’assises d’appel et ne cède pas à la réécriture a posteriori d’une affaire judiciaire par des pétitionnaires ou des commentateurs qui, contrairement à ceux qui ont eu la lourde charge de juger, ne connaissent que la version de la défense. Elle permet au président de la République de se prévaloir d’une décision d’“humanité” et de se gagner au passage la faveur de tous ceux que le cas de Jacqueline Sauvage avait émus. Elle n’ouvre pas pour autant, face aux revendications qui se sont élevées, la voie à une modification de la loi en faveur d’une reconnaissance de légitime défense “différée”. Elle se limite à un “cas” et se garde d’épouser une “cause”. » Pascale Robert-Diard
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