Les Britanniques décideront au printemps, par référendum, s’ils restent ou non dans l’Union européenne. Leur Premier ministre David Cameron tente d’obtenir des concessions des autres États membres et promet qu’en échange, il essaiera de convaincre les Britanniques de voter pour le maintien dans l’Union. Ce n’est pas la première fois que Londres veut négocier un statut à part. Le Royaume-Uni veut bien faire partie de l’Europe, mais à ses conditions et avec un statut sur mesure. Comment ont évolué les relations, souvent conflictuelles, entre Londres et les instances communautaires ? Quelles ont été les conditions particulières décrochées par Londres depuis le début de la construction européenne ?
Les origines de l’entrée du Royaume-Uni dans l’Europe
Le Royaume-Uni veut rejoindre la Communauté économique européenne (CEE, ancêtre de l’Union européenne) dès les années 1960. Cette marque d’intérêt est motivée par les perspectives commerciales offertes par le marché commun qui abolit les droits de douane (1968). Par deux fois, le Royaume-Uni se heurte au veto du général de Gaulle (1963 et 1967) qui considère le pays comme un cheval de Troie des États-Unis en Europe. Le Royaume-Uni parvient à entrer dans la CEE en 1973. Déjà en 1975, le nouveau gouvernement travailliste propose un référendum sur son maintien afin de disposer d’un levier pour négocier les termes de son adhésion.
Le « rabais » obtenu par Thatcher
L’eurosceptique Margaret Thatcher (au pouvoir de 1979 à 1990) réclame en 1979 le remboursement d’une partie de sa contribution au budget européen en prononçant la phrase « I want my money back » (« je veux qu’on me rende mon argent »). Elle s’appuie sur le fait que le budget de l’Europe est consacré en grande partie à la Politique agricole commune, alors que celle-ci bénéficie peu au Royaume-Uni. Elle obtient en 1984 un rabais annuel de la part des membres encore en vigueur aujourd’hui (environ quatre milliards d’euros).
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