De Daniel Ellsberg, auteur de révélations ayant conduit à la fin de la guerre du Vietnam, au mystérieux « John Doe », pseudonyme donné à l’homme à l’origine des « Panama Papers » publiés depuis dimanche, plusieurs grands scandales n’auraient jamais vu le jour sans les lanceurs d’alerte. Quelle est leur histoire ? Sont-ils assez protégés ?
D’où vient l’expression « lanceur d’alerte » ?
Le terme « lanceur d’alerte » est apparu dans les années 1970 aux États-Unis (whistleblower, littéralement « celui qui donne un coup de sifflet »). Cette notion vise à distinguer le dénonciateur sincère de celui dont l’intention est motivée par l’intérêt personnel. Le lanceur d’alerte a pour but de signaler un dysfonctionnement, la plupart du temps en interpellant l’opinion ou les pouvoirs publics.
Quelle est la première grande affaire ?
L’Américain Daniel Ellsberg, connu pour les « Pentagon Papers », est à l’origine de la publication en 1971 dans la presse de documents classifiés lors la guerre du Vietnam (responsabilité américaine dans le déclenchement du conflit, bombardements secrets au Laos, etc.). Ces preuves ont contribué à retourner l’opinion publique sur le bien-fondé de cette guerre. Poursuivi pour vol, espionnage et conspiration, Daniel Ellsberg est acquitté en 1973 après avoir démontré que le gouvernement avait volé son dossier psychiatrique pour l’utiliser contre lui au procès.
À partir de quand la loi s’est-elle montrée plus protectrice ?
Les États-Unis se sont dotés d’un arsenal législatif solide (Whistleblower Protection Act) à partir de 1989. Cette loi protège les fonctionnaires fédéraux témoins de fraudes dans l’administration américaine. Un lanceur d’alerte n’a pas à craindre un licenciement ou des mesures de rétorsion s’il détient des preuves fondées. La protection est aléatoire dans les entreprises privées : elle dépend des États et du secteur des entreprises.
Inscrivez-vous pour poursuivre votre lecture !
Essayez gratuitement Brief.me pendant 30 jours.
Sans engagement ni carte bancaire.
J’ai déjà un compte