Une vague d’arrestations est en cours depuis samedi en Turquie, au lendemain d’une tentative ratée de coup d’État militaire contre le président Recep Tayyip Erdogan. Le ministre de la Justice a déclaré ce matin que 7 543 personnes étaient en garde à vue, dont une majorité de militaires et de magistrats. Environ 9 000 fonctionnaires du ministère de l’Intérieur ont été limogés. Au moins 290 personnes, dont une centaine de putschistes, sont mortes.
Le président Erdogan avait évoqué hier la possibilité de rétablir la peine de mort, abolie en Turquie depuis 2004, pour punir les auteurs du coup d’État. Le Premier ministre Binali Yildirim a déclaré ce matin qu’un rétablissement de la peine capitale nécessiterait un débat au Parlement. « Aucun pays ne peut adhérer à l’UE s’il introduit la peine de mort », a prévenu Federica Mogherini, la chef de la diplomatie européenne.
Si les principales puissances internationales ont affirmé leur soutien au président Erdogan, démocratiquement élu, pendant la tentative de putsch, elles s’inquiètent désormais de l’utilisation qui pourrait en être faite par Ankara. Le président américain Barack Obama a rappelé à la Turquie « le besoin vital » que toutes les parties concernées « agissent dans le cadre de l’État de droit ».
L’armée turque était parvenue à prendre le pouvoir à trois reprises par le passé (1960, 1971, 1980). Ce coup d’État n’a pas fonctionné, car il « n’était pas fomenté par l’État-major des armées représentant toutes les institutions militaires », a expliqué au Figaro Jean Marcou, professeur à Sciences Po Grenoble et spécialiste de la Turquie. Il a notamment souligné que le chef d’État-major a été pris en otage par les rebelles, signe d’une armée profondément divisée.
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