Manuel Valls a dénoncé ce matin une « polémique politique qui vise à déstabiliser le gouvernement » et a réaffirmé son entière confiance en son ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve, critiqué par l’opposition depuis l’attentat du 14 juillet. Sandra Bertin, une policière municipale en charge de la vidéosurveillance à Nice, a accusé dans le Journal du Dimanche (JDD) le ministère d’avoir fait pression sur elle pour qu’elle modifie son rapport sur le dispositif policier en place le soir de l’attaque.
Sandra Bertin affirme qu’on lui a demandé de préciser que la police nationale était présente à des endroits particuliers de la Promenade des Anglais. « Or la police nationale était peut-être là, mais elle ne m’est pas apparue sur les vidéos. (…) J’ai été harcelée pendant une heure, on m’a ordonné de taper des positions spécifiques de la police nationale que je n’ai pas vues à l’écran », a-t-elle déclaré au JDD. Elle affirme aussi qu’on lui a demandé d’envoyer le rapport dans un format informatique modifiable par autrui.
Jean-Marc Falcone, directeur général de la police nationale, a assuré hier que ni Bernard Cazeneuve, ni son cabinet n’étaient intervenus auprès de la police municipale niçoise. Selon lui, la police nationale y a envoyé un commissaire pour obtenir la chronologie des événements. Il conteste toute demande de modification du rapport, mais confirme qu’une version modifiable a bien été demandée « pour permettre une technique de copier-coller pour faciliter la rédaction de la note ». Europe 1 et Le Monde affirment aujourd’hui que la policière a été mise en relation avec la Direction centrale de la Sécurité publique, placée sous la tutelle de la police nationale, et non avec le ministère.
Bernard Cazeneuve a rejeté hier sur France 2 toute tentative de pression, assurant qu’aucun membre de son cabinet n’avait été en contact avec la policière. Il a dénoncé une polémique « absurde », une « campagne de vilenies » à son encontre et déploré les « mensonges » de responsables politiques niçois, en visant le maire adjoint de Nice Christian Estrosi (Les Républicains), également président de la région Paca. Il a annoncé qu’il porterait plainte en diffamation contre Sandra Bertin.
Sur Facebook, Sandra Bertin (apparaissant sous son nom de jeune fille Sandra Tardeil) affiche son soutien à Christian Estrosi, comme l’ont relevé plusieurs médias en analysant les groupes qu’elle avait rejoints. L’Obs affirme que la policière s’en prend régulièrement à la « pseudo-politique socialo » du gouvernement. Son profil a depuis été fermé. Le Monde souligne qu’elle est signataire d’une pétition lancée en juin par Christian Estrosi pour dénoncer « le laxisme d’État » face à la radicalisation.
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