Un prêtre de 86 ans a été assassiné ce matin lors d’une prise d’otages dans une église de Saint-Étienne-du-Rouvray (Normandie). Un paroissien se trouve entre la vie et la mort et trois autres personnes ont été blessées. L’attaque a eu lieu lors d’une messe. Les deux preneurs d’otages ont été abattus par la Brigade de recherche et d’intervention (BRI) de Rouen alors qu’ils sortaient du bâtiment.
L’organisation État islamique (EI) a revendiqué l’attaque via son organe de communication Amaq. Les deux hommes sont cités comme « deux soldats de l’État islamique qui ont mené l’opération en réponse aux appels à viser les pays de la coalition internationale ». Peu avant, François Hollande avait qualifié les deux preneurs d’otages de « terroristes se réclamant de Daech ». Un mineur qui se trouvait à proximité de l’église a été placé en garde à vue.
Selon des sources judiciaires citées par plusieurs médias, l’un des deux assaillants était connu des services de renseignement : il a tenté de se rendre en Syrie par deux fois en 2015, mais s’est à chaque fois fait arrêter avant d’y parvenir. À l’issue de sa seconde tentative, il a été placé en détention en France avant d’être autorisé à sortir en portant un bracelet électronique en mars dernier. Le parquet antiterroriste avait fait appel de cette remise en liberté conditionnelle, sans obtenir gain de cause. Le terroriste a commis l’attaque lors de sa permission de sortie entre 8h30 et 12h30.
C’est la première fois que le groupe terroriste s’en prend à une église française, hormis la tentative avortée à Villejuif en avril 2015. Sid Ahmed Ghlam, un étudiant en informatique algérien de 23 ans, avait été interpellé in extremis alors qu’il projetait de s’attaquer à au moins un édifice chrétien. Dans son magazine rédigé en français Dar al-Islam, l’EI avait appelé en juillet 2015 à viser des endroits fréquentés, dont des églises et des synagogues.
Le chef de l’opposition Nicolas Sarkozy a demandé au gouvernement d’appliquer « sans délai » les propositions du parti Les Républicains : faire de la consultation des sites djihadistes un délit (une mesure déjà votée, mais qui entrera en vigueur en octobre si le Conseil constitutionnel valide le texte), créer des centres de déradicalisation (le premier doit ouvrir à la fin de l’été en Indre-et-Loire, chaque région devrait en avoir un en 2017) et ouvrir des centres de rétention pour les personnes fichées S (le Conseil d’État a interdit cette mesure en 2015 après avoir été saisi sur cette question).
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