L’ONU a proposé ce matin de prendre le contrôle à Alep des couloirs humanitaires mis en place hier par la Russie. Cette opération doit permettre aux habitants des quartiers tenus par les rebelles de fuir. 250 000 civils y sont complètement encerclés par les troupes du régime syrien depuis le 17 juillet. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), seules une douzaine de personnes ont pu les utiliser depuis hier.
Le ministère français des Affaires étrangères estime qu’ouvrir des couloirs uniquement pour permettre aux civils de fuir n’est pas une « réponse crédible ». Son porte-parole Romain Nadal a expliqué ce matin que leur fonction devrait également être d’acheminer de l’aide d’urgence. « Les habitants d’Alep doivent pouvoir rester chez eux en sécurité et bénéficier de toute l’aide dont ils ont besoin. Telle est la priorité », a-t-il insisté. « Personne ne doit être forcé de fuir, par un itinéraire précis ou vers une certaine destination », a déclaré hier le patron des opérations humanitaires de l’ONU.
Le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou a promis l’ouverture d’un autre couloir pour permettre aux combattants souhaitant se rendre de quitter les quartiers assiégés. L’OSDH rapporte que les rebelles ont cependant renforcé les contrôles de sécurité pour empêcher le départ des civils. L’opposition syrienne en exil, les rebelles et certains spécialistes considèrent que sous couvert d’opération humanitaire, le régime syrien tente de vider Alep avant de lancer l’assaut final.
Enjeu majeur du conflit déclenché en 2011, Alep est divisée depuis 2012 en quartiers tenus par le régime du président Bachar el-Assad à l’ouest et secteurs contrôlés par la rébellion à l’est. À coups de barils d’explosifs et de raids aériens intensifs, les troupes loyalistes cherchent depuis des mois à reconquérir cette partie de la ville [€], avec l’appui de l’aviation russe. Alep est le dernier fief des rebelles dans l’ouest de la Syrie.
La coalition internationale, dans laquelle est intégrée la France, a reconnu hier que les bombardements qu’elle mène contre le groupe État islamique en Syrie avaient fait plusieurs victimes civiles. Selon le Centcom, le commandement militaire américain au Moyen-Orient, 55 personnes ont perdu la vie depuis août 2014. L’OSDH parle quant à lui de 600 civils, dont 136 enfants. Le bilan du Centcom ne comprend pas le raid du 18 juillet, dans lequel au moins 56 personnes ont trouvé la mort dans le nord de Minbej selon l’OSDH. La coalition a annoncé mardi l’ouverture d’une enquête.
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