La ministre du Travail Myriam El Khomri a reçu en fin d’après-midi le patron de SFR Michel Combes, après avoir rencontré les syndicats de l’opérateur plus tôt dans la journée. Ils se sont entretenus sur la situation de l’entreprise, une semaine après l’annonce par Le Monde d’un futur plan de suppressions de postes. La direction des ressources humaines compte ramener l’effectif de SFR de 14 300 à 9 000 salariés.
Ce projet de réduction d’effectif intervient deux ans après le rachat de SFR par Numericable (l’entité ainsi créée s’appelle désormais SFR Group). Le câblo-opérateur dirigé par l’homme d’affaires Patrick Drahi s’était à l’époque engagé auprès des pouvoirs publics à maintenir l’emploi jusqu’au 30 juin 2017. Cette condition avait pesé dans le choix du repreneur, alors que le groupe Bouygues (maison-mère de Bouygues Telecom) avait déposé une offre concurrente tout en promettant d’importantes synergies entre les deux entreprises.
SFR a proposé aux syndicats un plan de départs volontaires à partir de juillet 2017 et jusqu’à 2019. Selon l’agence Reuters, qui cite deux sources proches du dossier, il prévoit une indemnité de 2,5 mois de salaire brut en moyenne par année d’ancienneté. La direction de SFR a fait cette proposition aux syndicats hier soir, une semaine après avoir rencontré le ministre de l’Économie Emmanuel Macron.
L’État n’étant pas actionnaire du groupe, il n’a pas la possibilité de bloquer les suppressions de postes. En revanche, il peut réclamer à SFR d’adopter un comportement plus exemplaire à l’égard de ses salariés. Le secteur des télécoms étant particulièrement régulé par les pouvoirs publics (attribution de fréquences, obligation de développer la fibre, etc.), aucun opérateur n’a intérêt à entretenir de mauvaises relations avec l’État.
Patrick Drahi a déclaré le 20 juin devant plusieurs médias que la garantie sur l’emploi conclue avec le gouvernement est « inopportune ». « On est quand même dans une situation en France où tous nos concurrents ont licencié à tour de bras et nous on a pris une garantie sur trois ans à un moment où on vend à un euro par mois des abonnements, a-t-il ajouté. Ça n’a ni queue ni tête. Forcément ça crée des tensions parce qu’en fait les gens seraient plutôt d’accord [pour] organiser quelque chose maintenant plutôt que d’attendre encore un an sans savoir comment les choses vont s’organiser. »
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