« Est-ce que Donald Trump a implicitement appelé à l’assassinat d’Hillary Clinton ? » C’est la question que les médias et les électeurs américains se posent après un nouveau dérapage du candidat républicain concernant sa concurrente à la présidentielle de novembre. Dans une phrase pleine d’ambiguïté, celui-ci a déclaré hier lors d’un meeting électoral : « En gros, Hillary veut abolir le deuxième amendement. D’ailleurs, s’il lui revient de choisir ses juges, il n’y a rien que vous puissiez faire, les amis. Quoique les gens du deuxième amendement, il y a peut-être, je ne sais pas. »
Le deuxième amendement
L’expression « les gens du deuxième amendement » renvoie aux militants pro-armes. Le deuxième amendement de la Constitution des États-Unis garantit à tout citoyen américain le droit d’être armé. Hillary Clinton a plusieurs fois déclaré qu’elle n’entendait pas le remettre en cause, mais mieux contrôler les antécédents des acheteurs. Lors de son discours d’investiture, le 28 juillet, la candidate démocrate a précisé : « Je ne suis pas ici pour abroger le deuxième amendement. Je ne suis pas ici pour vous enlever vos pistolets. Simplement, je ne veux pas que vous soyez tués par quelqu’un qui, en premier lieu, ne devrait pas avoir une arme. »
Les juges choisis par le président américain
Le président américain nomme à vie les juges de la Cour suprême, leur confirmation étant soumise à un vote du Sénat. Chargée de juger de la conformité des lois à la Constitution, la Cour suprême est souvent appelée à arbitrer les grandes questions de société, comme l’avortement ou le mariage gay. Donald Trump, comme de nombreux Républicains, craint qu’Hillary Clinton ait à procéder à de nouvelles nominations qui donneraient une majorité nette aux juges progressistes.
Un conflit d’interprétation
Donald Trump a aussitôt cherché à minimiser ses propos en expliquant qu’il se référait aux « gens du deuxième amendement » non pas comme à un groupe armé, mais comme à une force politique, un « mouvement puissant et fort ». Ce qui est avant tout critiqué par le camp démocrate, et au-delà, est l’ambiguïté des propos. Un ancien directeur de la CIA a ainsi estimé que si quelqu’un d’autre avait prononcé une telle phrase, il serait en train de subir un interrogatoire « à l’arrière d’une voiture de police ».
Une passe difficile
Cette nouvelle polémique intervient dans une période compliquée pour le candidat républicain, depuis sa controverse fin juillet avec la famille d’un militaire musulman tué en Irak. En baisse dans les sondages, il a présenté lundi un programme économique rejoignant l’orthodoxie républicaine sur la réduction du rôle de l’État et la baisse de la fiscalité. Mais les polémiques entretiennent les défections dans les rangs républicains. Lundi, 50 anciens hauts responsables membres ou proches des Républicains ont estimé qu’il serait un « président dangereux ».
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