Le taux de chômage en France a baissé de 0,3 point au deuxième trimestre, a annoncé l’Insee ce matin. Il s’établit à 9,9 % dans la France entière. Après une stabilisation en début d’année, le taux de chômage atteint son plus bas niveau depuis le troisième trimestre 2012. L’Insee comptabilise 2,767 millions de chômeurs en métropole (−2,6 % sur le trimestre, −4,6 % sur l’année).
Des résultats divergents
Pour le mois de juin, les chiffres de Pôle emploi font état de 3,526 millions de demandeurs d’emploi sans activité tenus de rechercher un emploi (catégorie A) en métropole. Ce nombre était en diminution de 0,2 % sur trois mois. L’évolution est donc très différente entre cette quasi-stabilité et le net recul calculé par l’Insee (-2,6 %).
Les différentes mesures
La mesure de Pôle emploi, diffusée chaque mois, concerne les demandeurs d’emploi inscrits auprès de l’organisme (qu’ils soient ou non indemnisés). Les statistiques de l’Insee proviennent d’une enquête réalisée chaque trimestre auprès d’un panel représentatif de 100 000 personnes. Pour être comptabilisé comme chômeur, il faut être sans emploi, disponible pour travailler et avoir effectué récemment des démarches de recherche. Ainsi, un chômeur au sens de l’Insee n’est pas forcément un demandeur d’emploi au sens de Pôle emploi, et inversement.
Pourquoi deux mesures
La statistique de Pôle emploi suit le nombre d’inscrits. Selon le site de l’organisme, elle fournit « des indications précises sur la situation française », mais ne permet pas des comparaisons internationales, chaque pays définissant « ses propres règles en matière de calcul du nombre de demandeurs d’emploi ». En revanche, la mesure de l’Insee s’appuie sur la définition du Bureau international du travail, une branche de l’ONU. Cette définition, reprise dans la plupart des pays, permet des comparaisons internationales.
Un outil politique
François Hollande s’est tour à tour engagé à « inverser la courbe du chômage » avant fin 2013 puis a affirmé qu’il ne se représenterait que si cet objectif était atteint à la fin de son quinquennat. Cette double mesure lui donne plus de flexibilité pour tenir sa promesse. C’est ainsi que l’ex-ministre du Travail, François Rebsamen, s’est prononcé en mars dans Les Échos pour une plus grande prise en compte des chiffres de l’Insee qui « reflètent davantage la réalité économique et celle du chômage dans le pays ».