Dans un entretien au Monde, le procureur de Paris François Molins a estimé que « l’affaiblissement » du groupe État islamique en Irak et en Syrie constituait « un facteur qui renforce le risque d’attentat ». « On voit bien dans l’histoire du terrorisme que quand les organisations terroristes sont en difficulté sur zone, elles recherchent l’occasion de commettre des attaques à l’extérieur », a-t-il expliqué. Le magistrat a mis en garde contre le retour en France à plus ou moins long terme d’un « grand nombre de combattants français et de leurs familles ».
François Molins a annoncé que 982 individus font ou ont fait l’objet d’enquêtes judiciaires pour terrorisme islamiste : « 280 sont aujourd’hui mis en examen, dont 167 sont en détention, et 577 font l’objet d’un mandat de recherche ou d’un mandat d’arrêt ». Il estime à 2 000 le nombre de Français partis, en transit ou souhaitant se rendre en Syrie, dont 700 sont déjà sur place.
Les combattants, les candidats au départ, les femmes ou les soutiens logistiques étaient jusqu’ici poursuivis pour association de malfaiteurs correctionnelle, un délit passible de 10 ans de prison. Face à la gravité des faits, le parquet a criminalisé cet acte depuis fin avril, les suspects risquant désormais 20 ans d’emprisonnement. François Molins explique que cette évolution a été motivée par la multiplication des messages d’appel au meurtre diffusés par le groupe État islamique.
François Molins a également apporté des précisions sur le cas des femmes de combattants et des mineurs. Selon lui, des centaines de compagnes vont revenir de Syrie. Le procureur de Paris exprime ses craintes quant à la dangerosité de certaines jeunes filles mineures. « Elles sont parfois à l’origine de projets terroristes qui, sur le plan intellectuel, commencent à être très aboutis », prévient-il.
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