Le parquet financier de Paris a requis le renvoi en correctionnelle de Nicolas Sarkozy pour son rôle dans l’affaire Bygmalion, ainsi que de 13 autres personnes mises en examen. Cette décision, intervenue mardi, a été révélée par Europe 1 ce matin. L’affaire Bygmalion, du nom de la société qui organisait les meetings du candidat en 2011-2012, porte sur un système de fausses factures dissimulant un dépassement de près du double des dépenses autorisées pour la campagne de la présidentielle. L’avocat de Nicolas Sarkozy, Thierry Herzog, a réagi en dénonçant « une nouvelle manœuvre politique grossière ».
Dans un réquisitoire dont Le Monde publie des extraits cet après-midi, le parquet explique que la responsabilité de l’ancien chef de l’État est « pleinement engagée du chef de financement illégal de campagne, car il était démontré qu’il avait donné, en connaissance de cause, des instructions en faveur d’une augmentation des dépenses, au mépris des recommandations contraires des experts-comptables ».
Selon le réquisitoire, l’ancien président a demandé et obtenu plus de meetings vers la mi-mars 2012. Or, son directeur de campagne Guillaume Lambert a déclaré à la police qu’il avait informé Nicolas Sarkozy que leur expert-comptable pointait un risque de dépassement du plafond et interdisait toute dépense supplémentaire.
Les juges d’instruction chargés de cette enquête doivent, dans plus d’un mois, confirmer ou non le renvoi au tribunal correctionnel. Aussi bien le parquet que les personnes poursuivies pourront alors faire appel de cette ordonnance. Si un éventuel renvoi en correctionnelle était ensuite confirmé, le tribunal devrait inscrire à son agenda l’organisation du procès, ce qu’il ne fait que tous les six mois. En pratique, il est donc quasiment impossible que Nicolas Sarkozy soit jugé avant le premier tour de l’élection présidentielle.
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