Manuel Valls a souhaité dimanche la création de 10 000 places de prison supplémentaires d’ici 2026 pour faire face à la surpopulation carcérale. Comment le parc pénitentiaire a-t-il évolué depuis la Révolution ? Quelles sont les conditions de vie dans les prisons ? Lesquelles sont les plus touchées par la surpopulation ?
À quoi ressemblaient les prisons sous l’Ancien Régime ?
En 1670, Louis XIV définit l’emprisonnement comme une mesure temporaire, mais qui ne constitue pas une peine. Il est utilisé en attendant un jugement ou un châtiment (une centaine de crimes différents sont alors punis par la mort). Le pouvoir royal croit à l’exemplarité du châtiment. La hiérarchie sociale se retrouve dans les prisons de l’Ancien Régime qui comprennent deux quartiers, celui du commun (pauvres dormant sur la paille) et celui de la pistole (riches payant au geôlier des frais d’incarcération pour disposer d’une chambre à part et d’autres commodités : vivres, boissons, livres).
Comment la Révolution modifie-t-elle le sens de l’emprisonnement ?
Dans son « Dictionnaire philosophique portatif » (1764), Voltaire demande que « les supplices des criminels soient utiles ». Tandis qu’un « homme pendu n’est bon à rien », un homme condamné à des travaux d’intérêt général « sert encore la patrie, et est une leçon vivante ». Le recours à l’emprisonnement est repensé après la Révolution française. Le système carcéral doit désormais combiner punition, dissuasion et réhabilitation. La peine de mort est de moins en moins utilisée : on veut punir et non plus venger.
La mission de la prison est-elle seulement de punir ?
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