L’enquête après l’attaque de Berlin

Au moins 12 personnes sont décédées après qu’un camion semi-remorque a foncé dans la foule d’un marché de Noël hier soir à Berlin. 48 autres sont blessées dont 18 grièvement, a annoncé la police allemande dans une conférence de presse cet après-midi. Elle a assuré ce matin qu’il s’agissait d’une « attaque terroriste », mais celle-ci n’a pas encore été revendiquée.

Un homme originaire du Pakistan a été arrêté hier soir peu après le drame. La police a cependant précisé ce matin ne pas être sûre que ce demandeur d’asile arrivé en Allemagne en décembre 2015 soit bien l’auteur des faits. Le suspect interpellé sur la foi de témoignages de passants nie toute implication.

Un autre homme a été retrouvé mort, tué par balle, à la place passager du camion. La police berlinoise a indiqué avoir identifié un citoyen polonais, mais refuse pour l’instant d’en dire plus pour protéger le déroulement de l’enquête. Selon l’ambassade de Pologne à Berlin, cet homme de moins de 40 ans n’a aucun casier judiciaire.

« Je sais que cela serait pour nous particulièrement difficile à supporter s’il se confirme que cet acte a été commis par une personne qui a demandé à l’Allemagne protection et asile », a déclaré ce matin Angela Merkel. Plusieurs responsables d’extrême droite la mettent en cause depuis hier soir pour sa politique d’ouverture à l’égard des réfugiés. 1,1 million ont été accueillis l’an dernier et le gouvernement s’attend à 300 000 personnes supplémentaires en 2016. La chancelière a annoncé le mois dernier qu’elle briguerait un quatrième mandat en 2017.

En France, le nouveau ministre de l’Intérieur Bruno Le Roux a annoncé hier soir un renforcement de la sécurité des marchés de Noël. Le maire socialiste de Strasbourg, où se déroule l’un des plus importants du pays, a rappelé que sa ville avait déjà pris des dispositions. Des poteaux anti-intrusions mécanisés filtrent les accès au centre-ville et des fosses ont été aménagées sur les voies du tramway pour obliger d’éventuels véhicules béliers à ralentir ou s’arrêter.