Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a convoqué et rencontré hier soir l’ambassadeur américain en Israël, deux jours après l’adoption à l’ONU d’un texte exhortant l’État juif à cesser toute colonisation. Les ambassadeurs en Israël de 10 des 14 pays qui se sont prononcés en faveur de la résolution ont également été convoqués hier au ministère israélien des Affaires étrangères. Benjamin Netanyahou a qualifié hier soir la résolution de « biaisée et honteuse » et a précisé qu’Israël ne la respecterait pas. Parmi les quinze membres du Conseil de sécurité, 14 l’ont soutenue et un (les États-Unis), s’est abstenu.
Le Conseil de sécurité est chargé « d’assurer l’action rapide et efficace » de l’ONU s’il constate une menace contre la paix. Il est composé de cinq membres permanents (Chine, États-Unis, France, Royaume-Uni, Russie) et de 10 membres élus par l’Assemblée générale pour un mandat de deux ans. Dans certains cas, il peut imposer des sanctions, voire autoriser l’emploi de la force. Les cinq membres permanents disposent chacun d’un droit de veto sur les résolutions. C’est la première fois depuis 1979 que les États-Unis ne mettent pas leur veto à une résolution du Conseil de sécurité concernant la colonisation israélienne.
La résolution votée vendredi exige d’Israël qu’il « arrête immédiatement et complètement toute activité de colonisation en territoire palestinien occupé, dont Jérusalem-Est » et affirme que les colonies établies depuis 1967 « n’ont pas de valeur juridique ». Elle ne prévoit pas de sanctions. L’ambassadrice des États-Unis à l’ONU Samantha Power a expliqué que la poursuite des constructions en Cisjordanie « menaçait sérieusement la sécurité d’Israël » et qu’on « ne peut pas à la fois se faire le défenseur d’un accroissement des colonies israéliennes et d’une solution à deux États qui soit viable pour mettre fin au conflit ».
Benjamin Netanyahou gouverne à la tête d’une coalition comprenant les partis nationalistes Foyer juif du ministre de l’Éducation Naftali Bennett et Israël Beitenou du ministre de la Défense Avigdor Lieberman. Sous l’impulsion du parti Foyer juif et d’une partie du Likoud (le parti de droite de Benjamin Netanyahou), un projet de loi légalisant des colonies construites sur des terres privées palestiniennes en Cisjordanie a été voté début décembre en première lecture par le Parlement. En 2015, près de 389 000 Israéliens vivaient dans les colonies de Cisjordanie, selon le Bureau central des statistiques israélien.
Dans un tweet, Donald Trump a assuré vendredi soir que « les choses seront différentes après le 20 janvier ». Mais la résolution, elle, ne pourra pas être défaite. Le président élu des États-Unis a déjà nommé son futur ambassadeur en Israël. David Friedman est un partisan déterminé de la colonisation. Il a dit vouloir s’installer dans la « capitale » Jérusalem, alors que les États-Unis, comme la plupart des pays, ne reconnaissent pas ce statut à Jérusalem et maintiennent leur ambassade à Tel Aviv.
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