Le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A (sans aucune activité) en France métropolitaine a baissé en novembre pour le troisième mois consécutif, selon les chiffres communiqués hier par le ministère du Travail. « Il est communément admis que l’inversion de la courbe du chômage correspond à trois mois consécutifs de baisse de la catégorie A de Pôle emploi », expliquait en septembre à Europe 1 Xavier Timbeau, directeur de l’Observatoire français des conjonctures économiques, un centre de recherche. C’est une première depuis 2008.
Le chiffre (3,45 millions de personnes) est en baisse de 0,9 % (31 800 personnes) en un mois, de 3,4 % en un an, mais en hausse de 18 % depuis le début du quinquennat de François Hollande. La baisse de novembre a notamment profité aux jeunes de moins de 25 ans (-2,3 % en novembre), mais pas aux chômeurs de plus de 50 ans (+ 0,2 %). Si la décrue des chômeurs de catégorie A est significative, leur nombre cumulé avec les catégories B et C (personnes en activité réduite tenues de rechercher un emploi) progresse de 0,3 % entre octobre et novembre.
Les créations d’emplois expliquent en grande partie les bons chiffres du chômage. Le ministère du Travail souligne que le nombre de personnes quittant Pôle emploi parce qu’elles ont retrouvé du travail a atteint, ces trois derniers mois, son « plus haut niveau depuis plus de huit ans ». Dans une note de conjoncture publiée le 15 décembre, l’Insee note que « l’emploi salarié marchand a nettement progressé au troisième trimestre 2016 ». L’organisme public s’attend à ce que le nombre de chômeurs diminue « progressivement » au cours des prochains trimestres.
L’Insee utilise une autre méthode de comptabilisation du chômage. Basée non pas sur les inscriptions à Pôle emploi, mais sur un questionnaire trimestriel auquel répondent 108 000 personnes, sa méthode est la seule permettant des comparaisons internationales. Pour l’institut, le nombre de chômeurs a fortement baissé en un an (-4 %). Depuis le début du quinquennat, il a cependant augmenté de 5,5 %. Le taux de chômage (pourcentage de chômeurs dans la population active) est passé de 9,7 % à 10 %.
En septembre 2012, trois mois après son élection, François Hollande avait annoncé une inversion de la courbe du chômage avant la fin 2013. Puis le chef de l’État a conditionné une possible candidature à l’élection de 2017 à la réalisation de cet engagement. Dans leur livre « Conversations privées avec le président », les journalistes politiques Antonin André et Karim Rissouli rapportent que François Hollande, qui avait misé sur une croissance plus élevée, leur a déclaré au sujet de sa promesse de 2012 ne pas avoir « eu de bol », mais ne pas regretter « d’avoir fixé cet objectif parce que ça a permis de mobiliser ».