L’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), qui est notamment chargée d’observer le cessez-le-feu en Ukraine, a été victime d’un piratage informatique, a déclaré aujourd’hui une porte-parole, confirmant une enquête du Monde. La découverte a eu lieu à la fin du mois d’octobre. Les 57 États membres de l’OSCE ont été informés de l’incident, sans qu’il soit alors décidé de le rendre public. La porte-parole de l’organisation assure que le système informatique est désormais sécurisé.
L’OSCE est issue de la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe créée en 1975 pendant la période dite de détente entre les blocs est et ouest pour organiser leur dialogue. En 1995, elle prend son nom actuel et se dote d’institutions et de moyens opérationnels pour promouvoir la sécurité et la coopération dans l’après-guerre froide. Elle regroupe la totalité des États du continent européen et de l’ex-URSS, les États-Unis, le Canada et la Mongolie.
Basée à Vienne, l’OSCE est chargée de contrôler l’application des fragiles accords de paix sur l’Ukraine signés à Minsk en février 2015. Le 22 décembre, l’un de ses représentants a mis en garde contre une « montée massive des violences » dans le pays, où les combats entre l’armée et les rebelles séparatistes pro-russes s’étaient accrus les jours précédents. En 2007, Vladimir Poutine avait critiqué publiquement l’ingérence dans les affaires intérieures de l’OSCE, notamment sur la question des droits de l’homme.
L’OSCE dit ignorer la provenance du piratage de son système informatique. Un service de renseignement occidental cité par Le Monde l’attribue à un groupe russe baptisé APT28 en lien avec les services spéciaux. Il le soupçonne également d’être à l’origine d’une intrusion en avril 2015 dans le système de la chaîne de télévision TV5 Monde et du piratage contre le Parti démocrate pendant la campagne présidentielle américaine. Le 15 décembre, un conseiller de Barack Obama a accusé Vladimir Poutine d’être mêlé à cette opération et le président américain a annoncé des représailles, sans en préciser la nature.
Plusieurs responsables allemands ont fait part de leurs craintes à l’approche des élections législatives prévues à l’automne 2017. Angela Merkel a estimé début novembre que Moscou pourrait tenter, via des cyberattaques ou des actions de désinformation, d’interférer dans la campagne. Fin novembre, une attaque contre Deutsche Telekom a perturbé pendant plusieurs heures les connexions internet d’environ 900 000 foyers allemands. « L’Europe est au centre de ces tentatives de déstabilisation et l’Allemagne tout particulièrement », avait alors estimé le directeur du renseignement extérieur allemand.
Inscrivez-vous pour poursuivre votre lecture !
Essayez gratuitement Brief.me pendant 30 jours.
Sans engagement ni carte bancaire.
J’ai déjà un compte