Après une rencontre ce matin avec des représentants d’associations de lutte contre le racisme et les discriminations, le Premier ministre Bernard Cazeneuve a condamné les débordements de samedi en marge de la manifestation de soutien à Théo, un homme de 22 ans violemment interpellé le 2 février par quatre policiers à Aulnay-sous-Bois : « Les événements d’Aulnay-sous-Bois ne sauraient en rien justifier les violences inacceptables qui se sont produites le week-end dernier à Bobigny et à Argenteuil. »
37 personnes ont été interpellées dans la soirée de samedi en Seine-Saint-Denis, après une manifestation de soutien à Théo qui a rassemblé près de 2 000 personnes devant le tribunal de Bobigny. Plusieurs policiers ont reçu des projectiles, des vitres d’immeuble et du mobilier urbain ont été cassés, des véhicules et des poubelles ont été incendiés, à Bobigny, mais aussi à Drancy, Noisy-le-Sec ou Bondy. Hier, des affrontements avec les forces de l’ordre ont eu lieu à Argenteuil, dans le Val-d’Oise, conduisant à l’arrestation de 11 personnes.
Le Défenseur des droits Jacques Toubon, qui a ouvert une enquête sur cette affaire le 6 février, a déclaré ce matin sur France Inter que cet incident représentait bien plus qu’un « fait divers » ou une « affaire judiciaire », mais devait être considéré comme un « fait de société ». Il a regretté que le récépissé de contrôle d’identité, mesure du programme de François Hollande en 2012, n’ait pas été mis en place. Il a réclamé la création d’une « attestation nominative » qui serait remise à la personne contrôlée tandis que la police conserverait un double anonymisé. La mesure permettrait selon lui de limiter les contrôles « subjectifs » qui peuvent mener à des discriminations.
Théo, 22 ans, est toujours hospitalisé après son interpellation à la suite d’un contrôle d’identité qui a dégénéré. Il a dû être opéré après avoir été admis aux urgences pour une lésion du canal anal de 10 centimètres. Quatre policiers ont été mis en examen le 5 février, l’un pour viol, les trois autres pour violences volontaires en réunion. Ils ont aussitôt été suspendus de leurs fonctions par le ministre de l’Intérieur Bruno Le Roux « à titre conservatoire ».
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