Le secrétaire général de l’Élysée Alexis Kohler, désigné hier par le nouveau président de la République Emmanuel Macron, a annoncé en début d’après-midi la nomination du député-maire Les Républicains du Havre Édouard Philippe au poste de Premier ministre. Aussitôt, 21 élus de la droite et du centre (parmi lesquels Benoist Apparu, Gérald Darmanin, Christian Estrosi ou Franck Riester) ont salué dans un communiqué « un acte politique de portée considérable » et demandé à leurs familles politiques de « répondre à la main tendue par le président de la République ».
Âgé de 46 ans, diplômé de Sciences Po et de l’ENA, Édouard Philippe s’est engagé en politique au côté de Michel Rocard avant de s’éloigner des socialistes au milieu des années 1990 pour se rapprocher du maire RPR du Havre Antoine Rufenacht. Il a participé à la création de l’UMP en 2002, au côté d’Alain Juppé. Il a été l’un des deux porte-parole du maire de Bordeaux lorsque celui-ci était candidat à la primaire de la droite en 2016. Le 2 mars, il s’est mis en retrait de la campagne de François Fillon.
Devenu avocat après avoir quitté l’UMP en 2004, Édouard Philippe a exercé au sein du cabinet américain Debevoise & Plimpton, puis est devenu directeur des affaires publiques du groupe nucléaire Areva de 2007 à 2010, avant de se faire élire à la mairie du Havre. Il a cessé d’exercer la profession d’avocat lorsqu’il est devenu député de Seine-Maritime en 2012. Il a écrit deux romans policiers situés dans le monde politique avec Gilles Boyer, proche conseiller d’Alain Juppé : « L’Heure de vérité » (2007) et « Dans l’ombre » (2011).
Édouard Philippe tenait depuis janvier dans Libération une chronique hebdomadaire et s’est montré à plusieurs reprises critique sur Emmanuel Macron, comparé à un « conquérant juvénile » ou décrit comme un « banquier technocrate ». Mediapart a révélé vendredi qu’il avait reçu de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique un blâme après avoir répondu « aucune idée » à plusieurs questions sur l’évaluation de ses biens immobiliers dans sa déclaration de patrimoine de 2014. « Comme beaucoup de parlementaires sans doute, j’ai essayé de concilier le respect de la loi et une forme de mauvaise humeur », a-t-il expliqué au site.
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