La reprise de l’affaire Grégory doit beaucoup à de nouvelles technologies dont les enquêteurs ne disposaient pas dans les années qui ont suivi les faits. Aux États-Unis, une organisation baptisée Innocence Project a permis de réexaminer des affaires grâce à des tests ADN effectués parfois des décennies après les faits et d’innocenter de nombreuses personnes. Quels apports techniques ont marqué l’histoire judiciaire ? Quelles sont les technologies permettant aujourd’hui de reprendre des dossiers anciens ? Comment sont-ils rouverts ?
Quelles découvertes scientifiques ont bouleversé le travail de la police ?
Au début du XIXe siècle, le médecin français Mathieu Orfila publie plusieurs traités sur les poisons et la toxicologie permettant de mieux détecter leur utilisation. En 1856, le Français Louis François Étienne Bergeret parvient à dater la mort d’un individu grâce aux larves qui se développent dans le cadavre. En 1880, l’Écossais Henry Faulds découvre les propriétés des empreintes digitales. Des enquêteurs argentins réalisent la première identification de l’histoire avec cette technique en désignant la coupable d’un infanticide en 1892.
Quand la police scientifique fait-elle son apparition en France ?
En 1910, Edmond Locard crée à Lyon le premier laboratoire de police scientifique au monde et y développe de nombreuses techniques (étude des poussières, empreintes dentaires, graphométrie, balistique, analyse des taches de sang). Il formule un constat qui fait toujours autorité aujourd’hui : « Nul ne peut agir avec l’intensité que suppose l’action criminelle sans laisser des marques multiples de son passage. » Grâce à la graphométrie, une technique d’analyse de l’écriture, il résout notamment en 1922 l’affaire du « corbeau de Tulle », en découvrant la personne coupable d’avoir envoyé des lettres anonymes calomnieuses à plusieurs centaines d’habitants de la préfecture corrézienne.
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