Un article paru mercredi dans la revue XXI rapporte le témoignage d’un haut fonctionnaire ayant eu accès aux archives françaises confidentielles sur le Rwanda. Il affirme que les autorités françaises ont ordonné que les responsables du génocide des Tutsis en 1994 soient réarmés trois mois après le début des massacres ayant fait 800 000 morts. Le Rwanda considère que la France a participé au génocide, des accusations toujours rejetées par les autorités françaises. Sur quels éléments se fondent les accusations du gouvernement rwandais ? Que répondent les autorités françaises ? François Hollande a-t-il tenu son engagement d’ouvrir les archives françaises ?
Quels sont les liens entre la France et le Rwanda avant le génocide ?
La France cherche à asseoir son influence au Rwanda, ancienne colonie belge, dès l’indépendance du pays en 1961. Les Hutus (qui représentent 80 % de la population) sont au pouvoir après une guerre civile qui les a opposés en 1959 aux Tutsis (20 % de la population) et à l’issue de laquelle de nombreux Tutsis ont fui en Ouganda. Certains d’entre eux fondent en 1987 le Front patriotique rwandais (FPR). « La France soutient le président hutu Juvénal Habyarimana, qu’elle considère comme un dictateur éclairé parce qu’il contribue au développement du pays, et lui apporte son soutien pour faire face à la rébellion du FPR », explique à Brief.me David Servenay, journaliste et coauteur de deux ouvrages sur le génocide.
Comment s’est déroulé le génocide ?
Le 6 avril 1994, le président rwandais est tué dans un attentat alors que le partage du pouvoir entre les Hutus et les Tutsis, prévu par les accords d’Arusha signés en 1993, est initié. Le lendemain, la Première ministre, une Hutu modérée, est assassinée. Un gouvernement intérimaire, influencé par le mouvement extrémiste Hutu Power, prend le pouvoir le 9 avril. Encouragées par les autorités, des milices procèdent au massacre des Tutsis et des Hutus modérés partout dans le pays durant trois mois, faisant au moins 800 000 victimes. En mai, l’ONU fait état d’une situation de génocide et impose un embargo sur les armes à destination du Rwanda.
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