La Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH), qui réunit 184 organisations présentes dans 112 pays, a publié aujourd’hui un rapport dans lequel elle dénonce un « régime dictatorial de plus en plus violent » au Burundi. En 2015, Pierre Nkurunziza, qui dirige depuis 2005 ce pays d’Afrique de l’Est d’un peu plus de 11 millions d’habitants, a déclenché une crise politique en briguant un troisième mandat de président, une décision contraire à la Constitution et pourtant validée par la Cour constitutionnelle.
Depuis, le régime mène une « campagne d’élimination d’une partie de la population considérée comme opposée à son projet autoritaire », selon la FIDH. Celle-ci dénonce des assassinats ciblés, des exécutions sommaires et extrajudiciaires (plus de 1 200 personnes tuées depuis avril 2015), des disparitions forcées (entre 400 et 900), des actes de torture et la censure ou la fermeture des médias indépendants. Elle pointe le rôle des milices proches du pouvoir dans ces exactions. « La liberté d’expression, d’opinion, d’association et le droit à l’information ont été totalement anéantis », souligne-t-elle.
En réaction à cette oppression, plus de 400 000 personnes ont fui le pays depuis 2015 selon le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés, la plupart ayant trouvé refuge en Tanzanie. Au Burundi, les conditions de vie se sont détériorées : 2,1 millions de personnes sont en insécurité alimentaire (difficulté à se procurer une nourriture suffisante). La FIDH appelle la communauté internationale à « prendre des décisions fermes » pour contraindre le président « à dialoguer avec l’opposition », sous peine de voir la situation « dégénérer en violences de masse, voire en guerre civile ».
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