Le Sénat a rendu publiques aujourd’hui les conclusions des sénatrices EELV Esther Benbassa et LR Catherine Troendlé, rapporteures de la mission d’information « désendoctrinement, désembrigadement et réinsertion des djihadistes en Europe », qui ont fait le bilan des dispositifs de déradicalisation mis en place en France après les attentats de janvier 2015.
Interrogée ce matin sur France Inter, Esther Benbassa déclare qu’« on ne peut pas parler d’un échec, mais d’un tâtonnement et d’un désir d’affichage trop important » de la part des autorités. Dans leur rapport, les deux sénatrices mettent en garde contre un « business de la déradicalisation » qui se transforme maintenant en « business de la formation à la déradicalisation » profitant à des cabinets privés et à des associations. En trois ans, l’État a déboursé 100 millions d’euros sans la « moindre évaluation méthodique ».
Pour contrer cette dérive et rendre la lutte contre la déradicalisation en France plus efficace, les deux sénatrices formulent dix propositions, dont la définition d’un « cahier des charges pour la sélection des organismes, une systématisation de l’évaluation du contenu des programmes financés et une réduction progressive de leur nombre, afin d’opter pour la qualité plutôt que la quantité ». Elles estiment qu’il faut également mettre « l’accent sur l’individualisation » des mesures pour réussir à réinsérer les personnes radicalisées.
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