Le programme des Nations unies dédié à la lutte contre l’épidémie du virus de l’immunodéficience humaine (VIH), Onusida, a publié aujourd’hui son rapport annuel. Il annonce un net recul de la mortalité due au sida, divisée par deux en 11 ans. En 2016, un million de personnes sont mortes de maladies liées au sida, contre 1,9 million en 2005. L’ONU se félicite que « de ce fait, l’espérance de vie a augmenté de manière significative dans les pays les plus touchés », situés en Afrique de l’Est et en Afrique australe.
Record de prises en charge
Le rapport souligne également la forte progression de la prise en charge des personnes malades du sida. En 2016, sur les 36,7 millions de personnes porteuses du VIH dans le monde, 19,5 millions ont eu accès à des traitements. « Pour la première fois », précise le rapport, plus de la moitié des personnes atteintes du sida ont reçu des soins. « Si cela continue, nous atteindrons l’objectif mondial de 30 millions de personnes en traitement d’ici à 2020 », écrit l’organisation.
« 90-90-90 »
En 2014, Onusida s’était fixé trois objectifs pour 2020 : que 90 % des personnes porteuses du VIH soient informées de leur séropositivité, que 90 % d’entre elles aient accès à un traitement et parmi elles que 90 % ne présentent quasiment plus de risques de transmettre le virus. Selon le rapport, en 2016, 70 % des personnes vivant avec le VIH avaient connaissance de leur séropositivité, 77 % de celles-ci avaient accès à des soins et parmi elles 82 % étaient viro-inactivées. Deux pays ont déjà atteint les trois objectifs de 2020 : le Danemark et la Suède.
Épidémie en hausse en Europe de l’Est et en Asie centrale
Malgré ces améliorations, deux régions voient l’épidémie se développer : l’Europe de l’Est et l’Asie centrale. 190 000 personnes y ont été infectées par le virus au cours de l’année 2016, soit 60 % de plus qu’en 2010. Les nouveaux cas ont été principalement recensés en Russie. Les décès liés au sida ont augmenté dans ces deux régions de 38 % en 10 ans. Au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, le nombre de personnes vivant avec le VIH a légèrement diminué, mais le nombre de morts est en hausse de 19 % par rapport à 2010.
Soins funéraires autorisés
Dans un arrêté paru aujourd’hui au Journal officiel, la ministre de la Santé Agnès Buzyn a levé l’interdiction des soins funéraires pour les personnes séropositives en France, qui entrera en vigueur le 1er janvier. Cette interdiction avait été mise en place en 1986 par crainte de contamination du thanatopracteur, la personne qui pratique ces soins. Un collectif de six associations de lutte contre le sida avait appelé Emmanuel Macron à mettre fin à une "discrimination gravée dans le droit français".