Les violences déclenchées vendredi autour de la vieille ville de Jérusalem ont fait huit morts. Trois Palestiniens sont décédés vendredi lors d’affrontements avec les forces de l’ordre israéliennes à Jérusalem-Est et en Cisjordanie, puis deux autres ont été tués dans des circonstances similaires le lendemain. Vendredi soir, un Palestinien a assassiné trois membres d’une famille israélienne dans une colonie en Cisjordanie. Il a déclaré avoir agi ainsi pour défendre la mosquée Al-Aqsa, située sur l’esplanade des Mosquées dans la vieille ville de Jérusalem, à l’est de la métropole.
Tensions autour des dispositifs de sécurité
Cette esplanade est au centre de tensions entre Palestiniens et Israéliens depuis le 16 juillet. La police israélienne a installé ce jour-là des portiques de sécurité à l’entrée et a interdit, vendredi, jour de prière pour les musulmans, l’accès de la vieille ville aux hommes de moins de 50 ans afin d’éviter des débordements. Elle a pris ces dispositions après l’assassinat, le 14 juillet, de deux policiers israéliens postés à l’une des portes du site par trois Arabes israéliens parvenus, par l’intermédiaire d’un complice, à introduire des armes à l’intérieur du lieu saint.
Boycott de l’esplanade
À l’appel de plusieurs responsables religieux, les Palestiniens refusent de se rendre sur l’esplanade des Mosquées tant que les portiques de sécurité ne sont pas retirés. Ils ont été plusieurs milliers à prier dans les rues vendredi. Après avoir condamné l’attaque contre les deux policiers israéliens, le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a annoncé vendredi le « gel de tous les contacts » officiels avec Israël. Les Palestiniens craignent qu’Israël cherche, en imposant les portiques de sécurité, à remettre en cause l’actuelle administration de l’esplanade des Mosquées.
Le « statu quo » de 1967
L’esplanade des Mosquées est située dans la vieille ville de Jérusalem, un secteur palestinien dont l’annexion par Israël en 1967 n’a jamais été reconnue par la communauté internationale. Son accès est régi par un « statu quo » qui place le lieu sous le contrôle du Waqf, une fondation islamique jordanienne, pour éviter les tensions avec les musulmans que pourrait causer la gestion de ce lieu saint de l’islam par Israël. Le statu quo précise que seuls les musulmans peuvent y prier, les non-musulmans n’étant autorisés à visiter l’esplanade qu’à des heures précises.
Un lieu saint pour les musulmans et les juifs
L’esplanade des Mosquées est considérée comme le troisième lieu saint de l’islam, après La Mecque et Médine, en Arabie saoudite. Le site sur lequel elle se trouve est appelé mont du Temple par les juifs, qui le considèrent comme le premier lieu saint du judaïsme puisque c’est là que se dressait le Temple de Jérusalem, dont il ne reste aujourd’hui que le mur des Lamentations. En 2000, la visite de l’esplanade des Mosquées par Ariel Sharon, alors chef du parti d’opposition israélien Likoud, avait été l’une des raisons du déclenchement de la seconde Intifada, soulèvement palestinien contre l’occupation israélienne, qui a duré plus de quatre ans.
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