Le président russe Vladimir Poutine a annoncé hier lors d’un entretien sur la chaîne de télévision publique Rossiya 1 que le personnel diplomatique des États-Unis en Russie serait réduit de 755 postes. La représentation américaine devra se contenter de 455 agents à partir du 1er septembre, soit autant que le nombre de diplomates russes présents aux États-Unis. Le président russe a pris cette décision après l’annonce la semaine dernière de sanctions américaines visant son pays.
Sanctions pour ingérence présumée
La Chambre des représentants a très largement voté mardi, suivie par le Sénat jeudi, un projet de loi visant à renforcer les sanctions économiques à l’égard de la Russie et à en instaurer de nouvelles, pour punir le pays de son ingérence présumée dans l’élection présidentielle américaine. L’annexion de la Crimée et son implication en Ukraine font également partie des motifs avancés. La loi prévoit un mécanisme qui empêchera le président américain de lever ou suspendre les sanctions sans l’aval du Congrès.
Différend avec Trump
Donald Trump, qui tente depuis son élection d’améliorer les relations de son pays avec la Russie, ne s’est pas opposé ouvertement au projet avant son adoption, mais n’a pas exprimé officiellement son opinion, contrairement à l’usage pour des lois majeures. La Maison-Blanche a annoncé vendredi que le président signerait bien la loi, arrivée sur son bureau. La signature n’est toutefois pas encore effective ce lundi. Donald Trump dispose d’un pouvoir de veto sur le texte. S’il y avait recours, le Congrès pourrait passer outre à condition d’obtenir l’aval des deux tiers des parlementaires.
Craintes européennes
L’Union européenne a fait part mercredi de ses craintes vis-à-vis de ces nouvelles sanctions. Le projet voté par le Congrès américain prévoit notamment de sanctionner toute entreprise, y compris européenne, contribuant au développement ou à la maintenance de pipelines transportant de l’énergie en provenance de la Russie. Dans un communiqué, le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a souligné l’impact que cette loi pourrait avoir sur « l’indépendance énergétique de l’UE » et rappelé l’importance de la coordination des pays alliés au sein du G7 en matière de sanctions.
Enquêtes en cours
Deux enquêtes sont en cours aux États-Unis concernant l’ingérence présumée de la Russie dans la présidentielle de 2016. L’une, ouverte par le FBI, a été confiée en mai au procureur spécial Robert Mueller. Il a déjà auditionné plusieurs responsables du renseignement américain. L’autre est menée par les commissions du renseignement de la Chambre des représentants et du Sénat. Ont notamment été auditionnés l’ancien directeur du FBI James Comey, le procureur général Jeff Sessions, qui dirige le département de la Justice, et le gendre et haut conseiller du président, Jared Kushner. Pour l’instant, aucune poursuite n’a été engagée.
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