Le ministère de l’Agriculture a annoncé hier soir que des contrôles étaient en cours dans deux sociétés françaises de la Vienne et du Maine-et-Loire ayant reçu courant juillet des lots d’œufs contaminés à l’insecticide fipronil en provenance des Pays-Bas. Ces deux sociétés sont spécialisées dans la fabrication de produits à base d’œufs. Une enquête est en cours pour déterminer si des marchandises issues des lots contaminés sont vendues dans le commerce.
La substance en cause
Le 20 juillet, les autorités belges ont informé la Commission européenne que des taux élevés de fipronil avaient été relevés dans des œufs et des viandes de volaille. Cet insecticide est utilisé sur les animaux de compagnie pour lutter contre les parasites (poux, tiques, acariens). La réglementation européenne l’interdit dans le traitement des animaux destinés à la chaîne alimentaire. Les exploitations touchées affirment avoir eu recours aux services d’une société néerlandaise spécialisée dans la désinfection d’élevages. Cette société est soupçonnée d’avoir frauduleusement intégré du fipronil à un produit antiparasitaire destiné à éradiquer le pou rouge.
Les risques pour la santé
Le ministère de l’Agriculture français estime que « la présence de traces de fipronil ne constitue pas en soi un risque » et attend pour se prononcer sur la toxicité des œufs contaminés le résultat d’une étude qu’elle a commandée. L’Organisation mondiale de la santé (une entité de l’ONU) considère que le fipronil est modérément toxique pour l’homme, mais qu’il est susceptible d’entraîner à haute dose des atteintes rénales, hépatiques ou au système lymphatique.
La situation en Europe
Les exploitations ayant utilisé le produit incriminé se trouvent en Belgique et aux Pays-Bas. Plus de 60 élevages en Belgique et 180 aux Pays-Bas ont été interdits d’écouler leur production. Des enquêtes pénales ont été ouvertes dans les deux pays. Selon le syndicat agricole néerlandais LTO, environ 300 000 poules pondeuses contaminées ont été abattues aux Pays-Bas. La semaine passée, plusieurs millions d’œufs en provenance du pays ont été retirés des étals et détruits en Allemagne, en Suède et en Suisse.
Les répercussions en France
Interrogé par l’AFP, Philippe Juven, président du Comité national de promotion de l’œuf (qui représente les entreprises du secteur) estime que seuls 8 % des œufs consommés en France sont importés, ce qui limite le risque. Le ministère de l’Agriculture a précisé qu’un seul élevage en France (dans le Pas-de-Calais), placé sous surveillance, avait signalé avoir utilisé le produit antiparasitaire incriminé, mais qu’aucun œuf issu de cet élevage n’avait été mis sur le marché.
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