Donald Trump a alerté hier la Corée du Nord. Elle « ferait mieux de ne plus proférer de menaces envers les États-Unis », a lancé le président américain depuis son golf de Bedminster, dans le New Jersey, où il passe des vacances. Faute de quoi, elle s’exposerait « au feu et à la colère, comme le monde n’en a jamais vus jusqu’ici ». Le régime de Kim Jong-un a répliqué en menaçant de tirer des missiles près de l’île américaine de Guam, dans le Pacifique, qui héberge deux bases militaires.
Rex Tillerson cherche à rassurer
De retour d’un déplacement dans le Sud-Est asiatique, le secrétaire d’État américain (l’équivalent du ministre des Affaires étrangères) Rex Tillerson a cherché à minimiser les propos de Donald Trump. Ce dernier « envoie un message fort à la Corée du Nord dans un langage compréhensible par Kim Jong-un, car il ne semble pas comprendre le langage diplomatique », a-t-il déclaré lors d’une escale sur l’île de Guam.
Les risques d’une confrontation
L’avertissement de Donald Trump a été critiqué par le sénateur républicain John McCain : « Les grands dirigeants que j’ai vus ne menacent pas à moins d’être prêts à agir, et je ne suis pas sûr que le président Trump soit prêt à agir », a-t-il déclaré. En mai, le secrétaire à la Défense James Mattis avait estimé qu’un conflit avec la Corée du Nord donnerait lieu à une « guerre catastrophique », avec des conséquences dévastatrices pour la Corée du Sud dont la capitale Séoul est située à moins de 100 km de la frontière et à portée de l’artillerie nord-coréenne.
Des avancées technologiques rapides
À deux reprises en juillet, la Corée du Nord a réussi deux tests de missiles intercontinentaux susceptibles de couvrir la distance séparant le pays de l’Alaska. En réponse au dernier tir effectué le 28 juillet, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté à l’unanimité de nouvelles sanctions économiques contre le pays. Le Washington Post a rapporté mardi que, selon les renseignements américains, la Corée du Nord est parvenue à miniaturiser ses têtes nucléaires pour pouvoir les placer sur des missiles intercontinentaux.
Une escalade verbale
Ce n’est pas la première fois que les États-Unis envisagent l’option militaire contre la Corée du Nord. « Il y a une chance que nous finissions par avoir un énorme conflit, énorme, avec la Corée du Nord », avait déclaré Donald Trump en avril. En réaction à un tir de missile intercontinental début juillet, l’ambassadrice américaine à l’ONU Nikki Haley avait affirmé que les moyens militaires faisaient partie des options possibles. « Mais nous préférons ne pas avoir à nous engager dans cette direction », avait-elle déclaré devant le Conseil de sécurité.