Confrontées au mécontentement d’une partie de la population, les autorités des Îles Baléares en Espagne ont mis en place mardi de nouvelles règles pour limiter le nombre de touristes. Elles ont fixé un nombre de lits maximum et prévu de le réduire d’un cinquième au cours des prochaines années. Les plateformes telles que Airbnb ou HomeAway peuvent désormais se voir infliger des amendes allant jusqu’à 400 000 euros si elles hébergent des annonces pour des locations sans numéro de licence. Les personnes proposant des logements en location sur Internet sans disposer d’une licence risqueront elles aussi de fortes sanctions financières.
Manifestation à Majorque
Le 29 juillet, une manifestation contre « l’invasion » des vacanciers avait eu lieu sur l’île de Majorque. « Il faut cesser de nous envoyer de la racaille », a déclaré le nouveau maire de Palma de Majorque dans le journal allemand Bild am Sonntag le 30 juillet, condamnant les comportements de certains visiteurs. « Il y a des endroits où la population locale est remplacée par les touristes, a-t-il expliqué fin juin à la Mallorca Zeitung, journal de Majorque en langue allemande. Le risque que des quartiers entiers se transforment en une sorte de parc à thème n’est pas négligeable. »
Restrictions à Barcelone
Sous l’impulsion de sa maire Ada Colau, élue en 2015 avec le soutien du mouvement de gauche Podemos, la ville de Barcelone a renforcé cette année les contrôles sur les locations saisonnières, imposé des amendes, fermé les logements ne disposant pas d’une licence et plafonné le nombre d’hôtels. Interrogé par Les Échos, Javier Gil, un sociologue espagnol qui a analysé le fonctionnement d’Airbnb, estime que « le système a été récupéré tant par des propriétaires qui sortent les logements du marché locatif traditionnel que par des fonds immobiliers qui rachètent des immeubles entiers afin de bénéficier des fortes rentabilités de la location touristique ».
Actions contre les touristes
Dans la ville catalane, plusieurs militants de gauche radicale au visage cagoulé se sont filmés en train de s’en prendre à des touristes fin juillet. Ils ont ainsi crevé les pneus d’un car, de vélos de location, ou lancé des confettis dans un restaurant. « Le modèle touristique actuel expulse les gens de leurs quartiers et détruit l’environnement », a déclaré l’un d’eux. Critiquée par les professionnels du tourisme pour son manque de réaction, la maire de Barcelone a convoqué dimanche une conférence de presse pour condamner ces actions tout en relativisant leur portée.
D’autres villes durcissent leurs conditions
Le mois dernier à Venise, en Italie, environ 2 000 personnes ont manifesté contre l’impact des énormes bateaux de croisière mouillant au large de la ville. En juin, la mairie a annoncé l’interdiction prochaine de nouveaux hébergements pour les touristes dans le centre de la ville. À Rome, il est désormais interdit de manger et de boire aux abords des fontaines anciennes de la ville et de consommer de l’alcool dans les rues. À Dubrovnik, en Croatie, une surveillance vidéo a été instaurée pour contrôler le nombre de visiteurs et en limiter l’afflux dans la vieille ville.
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