Au moins 18 personnes sont mortes et une dizaine d’autres ont été blessées dans une attaque hier soir à Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso. Des hommes armés ont ouvert le feu dans un restaurant fréquenté par des étrangers. On compte au moins un Français parmi les victimes.
Ouverture d’une enquête en France
« Selon plusieurs témoins, au moins deux assaillants sont arrivés à moto vers 21h, armés de kalachnikov, et ont ouvert le feu sur le restaurant Istanbul », a précisé à l’AFP un officier de gendarmerie. Deux membres du commando ont été tués lors de l’assaut des forces de sécurité. Le parquet de Paris a annoncé l’ouverture d’une enquête pour assassinats en lien avec une entreprise terroriste, en raison de l’identification d’une victime française.
Le Burkina Faso déjà ciblé
En janvier 2016, Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) avait revendiqué un attentat au mode opératoire similaire ayant fait 30 morts et 71 blessés, en majorité des étrangers, dans un café situé à environ 200 mètres. Entre début 2015 et début 2017, une vingtaine d’attaques terroristes ont visé le nord du pays, entraînant la mort de 70 personnes, surtout des membres des forces de l’ordre. La sécurité du pays a souffert des bouleversements politiques qu’a connus le pays depuis le renversement de Blaise Compaoré, au pouvoir de 1987 à 2014. En septembre 2015, le Régiment de sécurité présidentielle, corps d’élite de l’armée constitué de 1 300 hommes, à l’origine d’un coup d’État avorté, a été dissous.
Une région propice au djihadisme
En 2012, plusieurs groupes islamistes armés confortés par l’effondrement du régime de Mouammar Kadhafi en Libye et renforcés par des mouvements touaregs, ont pris le contrôle du nord du Mali, détruisant des sites culturels à Tombouctou, et progressé vers le Sud, menaçant la capitale Bamako. Leur offensive a été arrêtée début 2013 grâce à l’opération Serval de l’armée française (remplacée depuis par l’opération Barkhane). Cependant, ces groupes, retranchés dans le Sahel, demeurent actifs.
La mise en place du G5 Sahel
Emmanuel Macron a salué aujourd’hui dans un communiqué « la mobilisation efficace des autorités burkinabées » et rappelé l’engagement de la France pour « accélérer la mise en place de la force du G5 Sahel ». Cette structure de défense, créée en 2014 pour affronter la menace djihadiste, rassemble la Mauritanie, le Mali, le Niger, le Burkina Faso et le Tchad. Les dirigeants des cinq pays ont validé le 2 juillet à Bamako, en présence du président français, la mise en place en septembre ou octobre d’une force armée commune. Emmanuel Macron a promis un soutien matériel et opérationnel de la France à hauteur de 8 millions d’euros d’ici la fin de l’année.
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