Une journée d’hommage aux victimes de l’attentat survenu samedi à Mogadiscio, en Somalie, s’est tenue hier dans la capitale et dans plusieurs grandes villes du pays. Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont manifesté pour dénoncer le terrorisme. La police s’est interposée contre des manifestants souhaitant se rassembler sur le lieu de l’attentat, tirant à plusieurs reprises pour la disperser et faisant trois blessés, avant d’autoriser le rassemblement.
L’attaque de samedi est l’attentat le plus meurtrier subi par le pays. Un camion piégé a explosé en pleine rue, provoquant l’explosion d’un camion-citerne garé à proximité. Le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies en Somalie faisait état en début de semaine de « plus de 300 morts confirmés, plus de 330 blessés et près de 200 personnes toujours portées disparues ». L’attentat n’a pas été revendiqué. Le président somalien l’a attribué au groupe terroriste Al-Shabbaab, lié à Al-Qaïda, qui souhaite instaurer un État islamique et revendique fréquemment des attentats-suicides dans la capitale et ses environs.
Selon un responsable des renseignements cité de façon anonyme par Voice of America, un média public américain, les auteurs de l’attentat, interpellés par la police, ont manqué leur cible, une base militaire turque ouverte dans le centre de Mogadiscio fin septembre pour entraîner des troupes somaliennes. « Si les Chabab ne revendiquent pas cet attentat, c’est sans doute parce que leur objectif n’était pas de faire exploser un véhicule plein d’explosifs dans une zone où il n’y avait aucune cible politique significative », estime dans une interview au Monde Roland Marchal, chercheur au Centre de recherches internationales de Sciences Po.
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