Les régions de la Vénétie et de la Lombardie, situées dans le nord de l’Italie, organisaient hier un référendum auprès de leurs populations pour savoir si elles souhaitaient disposer de « formes supplémentaires et conditions particulières d’autonomie ». Les Vénétiens ont répondu « oui » à 98 % (avec un taux de participation de 57 %), les Lombards « oui » à 95 % (pour un taux de participation de 39 %). Les résultats sont non contraignants, mais permettront aux responsables des deux régions d’appuyer leurs négociations auprès de Rome.
Contrairement à la Catalogne, ces référendums ne portaient pas sur l’indépendance des deux régions et étaient autorisés par le pouvoir central. La Constitution italienne permet à des régions qui sont dans une situation financière stable de demander à l’État plus d’autonomie. La Vénétie et la Lombardie cherchent à récupérer des compétences en matière de santé ou d’éducation, mais aussi des prérogatives concernant la sécurité et l’immigration, ce qui nécessite cependant une modification de la Constitution.
Ces deux référendums étaient organisés par La Ligue du Nord, formation d’extrême droite majoritaire au sein des deux parlements régionaux et à la tête des deux exécutifs locaux. Les statuts de ce parti, créé en 1991, plaident pour l’indépendance de la Padanie, un territoire autour de la plaine du fleuve Pô. Depuis l’élection au poste de secrétaire fédéral du parti de Matteo Salvini en 2013, la formation a renforcé ses positions identitaires, anti-immigration et anti-islam. En 2014, la Ligue du Nord s’est associée au Front national pour présenter un programme commun en vue des élections européennes.
L’enjeu de ces deux consultations portait également sur l’autonomie financière. La Vénétie et la Lombardie font partie des régions les plus riches en Italie, contribuant à elles deux à hauteur de 30 % du PIB du pays, et sont peu endettées. Mettant en avant leur contribution à l’économie italienne, les organisateurs du scrutin réclament de pouvoir récupérer la moitié de leur solde fiscal, sur les 70 milliards d’euros actuellement versés auprès de l’administration centrale par les habitants des deux régions en taxes et en impôts.
Inscrivez-vous pour poursuivre votre lecture !
Essayez gratuitement Brief.me pendant 30 jours.
Sans engagement ni carte bancaire.
J’ai déjà un compte