Au moins trois djihadistes français ont été arrêtés en Syrie le 17 décembre, selon une information rapportée aujourd’hui par TF1 et LCI et confirmée par l’AFP. Ils ont été interpellés dans la région d’Hassaké, proche de la Turquie et de l’Irak, par les Unités de protection du peuple (YPG), un groupe de combattants kurdes syriens.
Arrestation de Thomas Barnouin
Parmi eux se trouve Thomas Barnouin, originaire d’Albi. Âgé de 36 ans, il appartenait à la cellule d’Artigat, du nom du village de l’Ariège où elle était basée, l’une des premières filières d’acheminement de djihadistes français vers l’Irak au milieu des années 2000. Il a été arrêté en Syrie en 2006 et condamné en France à cinq ans de prison en 2009. Ayant purgé sa peine, il a de nouveau rejoint la Syrie en 2014. Visé par un mandat de recherche de la justice française, il est soupçonné par les services de renseignement français de combattre dans les rangs de l’organisation État islamique (EI).
Cellule d’Artigat
Deux autres Français ont été arrêtés à ses côtés : Romain Garnier, un ancien champion de natation de 33 ans originaire de Vesoul (Haute-Saône), et Thomas Collange, ancien membre de la cellule d’Artigat. Cette filière a formé Mohamed Merah, à l’origine de deux tueries à Toulouse et Montauban en 2012, et son frère Abdelkader. En faisaient également partie Fabien et Jean-Michel Clain, qui ont revendiqué les attentats du 13 novembre 2015 à Paris et Saint-Denis au nom de l’EI.
1 700 Français partis combattre en Irak et en Syrie
Le YPG peut décider de juger sur place ces Français arrêtés en Syrie ou de les extrader. Selon le gouvernement français, environ 1 700 Français sont partis rejoindre les zones djihadistes irako-syriennes depuis 2014. Au moins 278 sont morts et 302 sont revenus en France (dont 58 mineurs). France Inter a révélé ce matin que trois enfants de djihadistes français, retrouvés en Irak, avaient été rapatriés en France le 18 décembre et placés en famille d’accueil.
Djihadistes condamnés en France
Selon les statistiques du Centre d’analyse du terrorisme, un centre de réflexion européen sur le terrorisme basé à Paris, 126 djihadistes sont rentrés en France et y ont été jugés. Ils ont été condamnés à des peines de prison de six ans en moyenne, la peine maximale étant de 15 ans. 465 procédures judiciaires (enquête préliminaire ou instruction) sont actuellement en cours contre des djihadistes français impliqués dans les filières irako-syriennes, concernant 1 469 individus.