Le pape François a refusé lundi au nom de « la présomption d’innocence » la démission du cardinal Philippe Barbarin, qui a fait appel de sa condamnation pour « non-dénonciation » d’actes pédophiles prononcée par la justice le 7 mars. Journaliste spécialiste des religions à Libération, Bernadette Sauvaget estime que le pape a pris cette décision pour ne pas créer de précédent, alors que de nombreux autres cadres dans l’Église ont eux aussi tu de tels agissements.
« Le Vatican n’a pas encore une politique très claire vis-à-vis des évêques qui ont couvert ou mal géré les dossiers de prêtres pédocriminels. Le sommet de lutte contre la pédophilie qui s’est tenu, au Vatican à la fin du mois de février, a révélé ces ambiguïtés. Partout dans le monde, de très nombreux prélats pourraient eux aussi être poursuivis pour les motifs qui ont conduit la justice française à condamner Barbarin. Et provoquer, à terme, une hémorragie de cadres dans l’Église catholique si, à chaque fois, ils devaient chacun démissionner. En fait, le pape espère sans doute secrètement que Barbarin gagne son procès en appel… Ce qui lui ôterait (et ce n’est pas le moindre des paradoxes que ce soit la justice civile qui règle le problème) une sérieuse épine du pied. » Bernadette Sauvaget
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