Il y a 30 ans, le régime chinois réprimait par la force l’occupation de la place Tiananmen par des étudiants. Dans Le Monde, l’historien Michel Bonnin estime que cet événement – qui a fait entre quelques centaines et plusieurs milliers de morts selon les sources – explique en grande partie les orientations politiques [€] prises par le Parti communiste chinois (PCC) depuis cette époque.
« Le choc du massacre, auquel de nombreux militaires et membres du Parti étaient opposés, a contraint le régime à tenter de retrouver une nouvelle légitimité par le nationalisme d’une part, et par l’ouverture accélérée à l’économie de marché et au consumérisme d’autre part. Le massacre de l’idéal couplé à l’appel à l’enrichissement personnel a engendré le cynisme et décuplé la corruption déjà dénoncée par le mouvement de 1989. […] Il est vrai que le régime a largement réussi à enfouir le 4 juin dans un “trou de mémoire”, au moins pour les Chinois qui ne l’ont pas vécu (et ils seront de plus en plus nombreux), mais tant que le PCC refusera de reconnaître ce massacre, celui-ci restera le socle réel mais caché de son pouvoir. […] Le plus inquiétant est que, pour cacher ce spectre, il restera pris dans une spirale répressive dont on ne voit pas comment il pourrait sortir. » Michel Bonnin
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