Samedi, les autorités de l’État d’Assam dans l’est de l’Inde ont publié une liste de 1,9 million de citoyens, dont une majorité de musulmans, menacés de devenir apatrides. Apparaissent sur cette liste ceux qui n’ont pas été en mesure de prouver leur présence ou celle de leurs aïeux sur le sol indien avant 1971, date de l’indépendance du Bangladesh voisin. Anuradha Sen Mookerjee, chercheuse à Genève à l’Institut de hautes études internationales et du développement, estime dans The Conversation que cette manière de diviser la population sert une politique de ségrégation menée par le parti au pouvoir.
« Que le registre national parvienne ou non à identifier correctement ceux qui sont arrivés dans l’État après le 24 mars 1971, il servira in fine l’objectif affiché d’une politique hindoue extrémiste qui soumet ceux qu’elle juge comme “intrus” à un régime de ségrégation. […] La conséquence immédiate de cette ségrégation inique, voire cynique, altère déjà le lien social, entretient un climat de suspicion mutuelle et renforce désormais encore plus les barrières socioculturelles entre les citoyens. En se nourrissant et en propageant une phobie collective de “l’Autre” sur son territoire, New Delhi s’inscrit dans le sillage d’un populisme mondialisé. » Anuradha Sen Mookerjee
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