La réunification de 1990 n’a pas effacé les disparités entre l’ouest et l’est de l’Allemagne (l’ex-RDA), note le géographe Boris Grésillon dans la revue AOC. Selon lui, le traitement infligé à l’ex-RDA au début des années 1990 peut expliquer les scores qu’y réalise désormais le parti d’extrême droite AfD.
« La saignée démographique a concerné un habitant de l’ex-RDA sur six et, pire parce que cela oblitère l’avenir d’un pays, c’est la jeunesse qualifiée qui a émigré à l’Ouest. […] Aujourd’hui, 30 ans après, c’est une autre bombe à retardement qui se dessine dans l’est de l’Allemagne, avec le passage à la retraite progressif de la “génération sacrifiée” des années 1990, celle qui a connu le chômage de masse et les petits boulots, donc celle qui n’a pas pu cotiser à une caisse de retraite, et qui va alimenter la cohorte de retraités pauvres qui constitue, avec les “bad jobs”, la face cachée du modèle capitaliste rhénan. Il serait certainement abusif de faire de ces petits retraités pauvres des électeurs de l’AfD en puissance, mais il serait tout aussi naïf de penser que le sentiment d’avoir été bernés par la nouvelle Allemagne ne trouvât pas un exutoire politique. ” Boris Grésillon
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