Rédacteur en chef au Monde, Michel Guerrin s’inquiète des appels à ne pas projeter [€] le dernier film de Roman Polanski, un cinéaste que plusieurs femmes accusent de viol, ou à ne plus exposer Paul Gauguin en raison des relations sexuelles qu’il avait avec des filles de 13 ou 14 ans.
« Le mouvement #MeToo a libéré la parole des femmes, mais a-t-il enfermé les œuvres dans une boîte morale ? Les créateurs et responsables culturels sont tétanisés par le sujet. Ils le confient à mots couverts. Au point qu’on se demande si, demain, il sera possible de se confronter à un tableau, un film, une pièce de théâtre ou un roman sans que le jugement soit parasité par la vertu, ou non, de son auteur, et passé au tamis de nos valeurs. On l’a vu avec le film “J’accuse”, de Polanski, qui a failli être interdit dans six salles de Seine-Saint-Denis. Il a fallu un tollé pour repousser la censure et les mots ironiques de Stéphane Goudet, directeur du cinéma Le Méliès, à Montreuil, demandant si “un comité de vérification de la moralité des artistes programmés était prévu”. » Michel Guerrin
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