Dans Libération, le spécialiste des relations internationales et professeur émérite à Sciences Po Paris Bertrand Badie estime que l’Otan, l’alliance fondée en 1949 par des pays occidentaux pour faire face à la menace soviétique, est dépassée, mais que les Européens trouvent un intérêt à prolonger son existence.
« L’Otan est un legs. Ses finalités actuelles ne donnent jamais lieu à un débat de fond. Si l’unité des membres de l’alliance atlantique était évidente pendant la guerre froide, elle ne l’est plus de nos jours : la Turquie d’Erdogan, les pays baltes ou la Pologne, les pays du flanc occidental de l’Europe n’ont pas les mêmes perspectives. Or la notion d’alliance est exigeante, elle n’implique pas une simple coalition, mais une union durable autour de finalités clairement partagées et de valeurs communes. Aucun de ces trois éléments n’est présent aujourd’hui. […] Le fond du problème, qui fait mal à entendre, est la secrète nostalgie qu’inspire à l’Europe le temps de la guerre froide : le parapluie américain était confortable et finalement peu coûteux. D’où le consensus mou pour prolonger tacitement l’Otan car l’Alliance permet au Vieux Continent d’échapper à la peine de devoir monter sa propre défense. » Bertrand Badie
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