Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a appelé hier au boycott des produits français pour répondre à la défense du droit à la caricature en France. Éditorialiste sur les questions de politique internationale aux Échos, Jacques Hubert-Rodier estime que cet appel répond à un double objectif politique [€].
« Le leader de l’AKP (Parti de la justice et du développement), au pouvoir depuis 18 ans, en attend un double bénéfice. D’abord, apparaître dans le monde arabe comme le premier défenseur de l’islam. Au moment où plusieurs États de la région, Émirats arabes unis, Bahreïn et Soudan surtout, se sont lancés dans une reconnaissance de l’État hébreu et alors que l’Arabie saoudite flirte avec Israël pour contenir la menace iranienne, il voit bien tout le parti qu’il peut tirer de ces rapprochements que la “rue arabe” ne voit pas d’un bon œil. Mais surtout, le dirigeant islamiste cherche à endiguer sa baisse de popularité en Turquie provoquée par les graves difficultés économiques du pays. Or, la France est un choix facile. L’Amérique reste trop puissante et n’a pas les mêmes préoccupations que la France dans la défense de la laïcité. La Chine, qui pourtant persécute les Ouïghours musulmans, serait une cible trop risquée. » Jacques Hubert-Rodier
Inscrivez-vous pour poursuivre votre lecture !
Essayez gratuitement Brief.me pendant 30 jours.
Sans engagement ni carte bancaire.
Trier par :