9 janvier 2021

On revient au début

Le mouvement anti-vaccins

Le tirage au sort de 35 citoyens composant un collectif chargé de suivre la politique de vaccination du grand public contre le Covid-19 a débuté lundi. Emmanuel Macron a souhaité en novembre la création de ce comité afin d’associer la population à la vaccination. Selon les résultats d’un sondage publié dimanche dernier dans Le Figaro, 58 % des personnes interrogées déclarent qu’elles ne se feront pas vacciner contre le Covid-19. Cette défiance vis-à-vis des vaccins s’est amplifiée au cours des dernières années.


À l’origine

La défiance vis-à-vis des vaccins remonte à leur invention elle-même. Comme le rapportent la virologue Françoise Salvadori et l’historien des sciences Laurent-Henri Vignaud dans l’essai « Antivax : la résistance aux vaccins du XVIIIe siècle à nos jours » (2019), elle repose sur des arguments culturels. D’une part parce que c’est une femme, Mary Montagu, qui rapporte en Europe la technique de la variolisation utilisée au Moyen-Orient. Certains qualifient alors cette pratique de « remède de bonnes femmes » et doutent de l’efficacité d’une technique provenant du Moyen-Orient. D’autre part, des arguments religieux sont utilisés pour réfuter toute intervention humaine contre la destinée divine. Des doutes s’expriment aussi face à l’argent ainsi gagné par les médecins, alors que ce métier se développe. Enfin, les tâtonnements du début concernant l’efficacité et les effets secondaires contribuent à l’augmentation des hésitations. Puis le mouvement anti-vaccin se structure avec la création de ligues et d’associations avec les premières lois d’obligation vaccinale : en 1853 au Royaume-Uni, en 1902 en France.

Inscrivez-vous pour poursuivre votre lecture !

Essayez gratuitement Brief.me pendant 30 jours.
Sans engagement ni carte bancaire.

J’ai déjà un compte