Un attentat perpétré jeudi à l’aéroport de Kaboul, la capitale afghane, a tué au moins 170 civils, selon des responsables de santé publique locaux, et 13 soldats américains, selon le département américain de la Défense. Il a été revendiqué par la branche de l’État islamique en Afghanistan. Les États-Unis ont annoncé cette nuit avoir mené une frappe de drone contre cette branche. L’aéroport de Kaboul est le théâtre d’évacuations d’Afghans et de rapatriements d’étrangers depuis la prise du pouvoir le 15 août par les talibans. Ce mouvement fondamentaliste islamiste avait contrôlé le pays de 1996 à 2001, avant d’être défait par l’intervention militaire des États-Unis.
Le mouvement des talibans apparaît en 1994 dans le sud-est de l’Afghanistan, dans la province de Kandahar, qui jouxte la frontière avec le Pakistan. Ses membres ont été recrutés en grande partie parmi les étudiants pachtounes (l’ethnie majoritaire en Afghanistan) d’écoles religieuses établies de part et d’autre de la frontière. Le mot « talibans » signifie « étudiants ». Dans un contexte de guerre civile entre factions afghanes survenue après la chute du gouvernement communiste en 1992, les talibans, commandés par le mollah Omar, cherchent à rétablir l’ordre. Leur doctrine repose sur une interprétation rigoriste de l’islam et sur le code coutumier pachtoune. « Perçus au début comme neutres, ils ont pu manipuler les rivalités locales » et obtenir le ralliement de la population en ramenant « la paix et la sécurité », notait Mariam Abou-Zahab, chercheuse spécialiste de l’Afghanistan, dans une revue en 2010. Avec l’aide militaire et financière du Pakistan, les talibans s’emparent de la ville de Kandahar en 1994 et prennent rapidement le contrôle de provinces de l’est et de l’ouest du pays.
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