La ministre déléguée chargée de l’Autonomie, Brigitte Bourguignon, a annoncé mardi l’ouverture d’une enquête administrative et d’une enquête financière sur Orpea. Ce groupe français spécialisé dans les maisons de retraite est au centre d’un scandale après la sortie, la semaine dernière, d’un livre l’accusant de maltraiter ses résidents. Le vieillissement de la population française et l’allongement de l’espérance de vie ont amené les pouvoirs publics à adopter davantage de politiques de prise en charge de la vieillesse à partir de la deuxième moitié du XXe siècle : ils ont renforcé progressivement les dispositifs d’aides dont les personnes âgées peuvent bénéficier et alerté sur l’isolement auquel elles sont exposées.
Avant la deuxième moitié du XXe siècle, le soin des personnes âgées dépendantes, c’est-à-dire ne pouvant plus réaliser seules certaines tâches quotidiennes, échoit souvent à la famille. Ces personnes sont également parfois placées dans des hospices, qui sont pour beaucoup des « lieux de regroupement de vieillards dans des conditions qui confinent à celle d’un enfermement », explique l’historien Yannick Marec dans un article de 2013. En 1945, le régime général des retraites ainsi que la Sécurité sociale sont créés par ordonnances, élargissant le droit à la retraite à l’ensemble des travailleurs. Les premières politiques vieillesse n’interviennent cependant qu’à partir des années 1960. Elles s’inspirent en partie des conclusions du rapport intitulé « Politique de la vieillesse », remis en 1962 au Premier ministre par le haut fonctionnaire Pierre Laroque, déjà à l’origine de la création de la Sécurité sociale. Il y défend l’intégration des personnes âgées dans la société et leur maintien à domicile, grâce au développement de services d’aide au ménage notamment.
Une loi adoptée en juin 1975 prévoit la disparition sous 10 ans des hospices au profit de la création d’établissements, médicalisés ou non, spécifiquement destinés aux personnes âgées. « Dans les années 1970, l’opinion critique vraiment le modèle de l’hospice. Il n’est plus convenable. Il faut y mettre fin », explique Elsa Quétel, responsable des archives du Centre d’action sociale de la Ville de Paris, dans une émission de France Culture diffusée en 2020. « La décennie 1970 fut marquée par la multiplication des structures “intermédiaires” de logement collectif – résidences services, foyers-logements – visant à combler le vide entre l’hébergement simple et les structures hospitalières », précise Alain Grand, professeur de santé publique, dans un article de 2016. Ces maisons de retraite seront renommées établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) après une loi de 2002. Dans une enquête parue en 2017, la Drees, la direction des études du ministère de la Santé, estimait que 10 % des personnes de 75 ans et plus résidaient dans une structure en 2015, la grande majorité d’entre elles en Ehpad.
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