On revient au début

L’abstention aux élections françaises

Jean-Luc Mélenchon, candidat de La France insoumise, a appelé dimanche dernier les électeurs à se mobiliser lors du premier tour de l’élection présidentielle, le 10 avril. Il a dépeint un « pays qui est en train de mourir à petit feu de l’abstention ». L’élection présidentielle est le scrutin pour lequel la participation est la plus importante en France, tandis que l’abstention augmente de manière tendancielle à tous les autres scrutins depuis plusieurs décennies.

Le concept

L’abstention consiste à ne pas participer à un scrutin alors que l’on est inscrit sur les listes électorales. L’abstention, qui a tendance à augmenter pour la plupart des scrutins depuis le début de la Ve République, « traduit soit un désintérêt pour la vie publique, soit un choix politique actif consistant à ne pas se prononcer afin d’exprimer son désaccord », explique Vie-publique‌.‌fr, un site d’information dépendant des services du Premier ministre. L’abstention se distingue de la non-inscription sur les listes électorales, mais aussi du vote blanc et du vote nul. Dans ces deux derniers cas, l’électeur se rend au bureau de vote. Le vote nul est un vote non valide, consistant par exemple en un bulletin déchiré ou annoté. Le vote blanc est une enveloppe sans bulletin ou avec un bulletin vierge [voir une infographie]. « Il est parfois difficile d’interpréter le sens d’un vote nul », tandis que le vote blanc traduit « une volonté de se démarquer du choix proposé par l’élection », estime Vie-publique‌.‌fr. Voter n’est pas obligatoire en France, mais il s’agit d’un « devoir civique » rappelé sur la première page de la carte électorale.

Les dates clés

  • 1969
    Abstention record à un second tour de la présidentielle

    Le 15 juin 1969, le second tour de l’élection présidentielle, qui oppose Alain Poher (démocrate-chrétien) à George Pompidou (gaulliste), est marqué par une forte abstention de 31,1 %. Ce niveau s’explique en partie par l’absence de candidat de gauche parmi les finalistes et par l’appel du Parti communiste français à s’abstenir de voter face à deux options qualifiées de « blanc bonnet » et « bonnet blanc » [voir une affiche d’époque]. Dans un article publié sur Slate‌.‌fr en 2016, la politologue Anne Muxel estimait que cette abstention en 1969 ne traduisait ni une « crise de la représentation politique » ni une « défiance vis-à-vis du monde politique », mais qu’elle répondait à une consigne politique, qui n’a pas été donnée de nouveau depuis. « Ce qui est plus courant, c’est que les partis ne donnent pas de consigne de vote pour le second tour. Ce n’est pas un appel à l’abstention directement », expliquait-elle. Ce niveau d’abstention n’a jamais été atteint depuis à un second tour de la présidentielle.

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