On revient au début

L’écologie politique en France

Emmanuel Macron a affirmé lors d’un meeting samedi dernier que, s’il était réélu, son futur Premier ministre serait « chargé de la planification écologique ». Lors du débat de l’entre-deux-tours mercredi, le président sortant et Marine Le Pen ont affiché leurs divergences sur la manière de conduire la transition écologique, la candidate du RN ayant accusé Emmanuel Macron de faire de « l’écologie punitive ». L’écologie politique est née dans les années 1970 en France, mais les responsables qui s’en réclament n’ont jamais réussi à parvenir au pouvoir.

Le concept

L’écologie politique s’est développée au début des années 1970, avec l’émergence des préoccupations écologistes. Elle est portée par des associations environnementales qui vont « petit à petit sur le terrain politique », voyant que les partis ne se saisissent pas de ces questions, explique à B‌r‌i‌e‌f‌.‌m‌e Daniel Boy, chercheur en écologie politique à Sciences Po. Leur action se fonde sur le constat que la crise écologique est globale et demande de repenser la société. En 1974, l’agronome René Dumont est le premier écologiste à se porter candidat à l’élection présidentielle. Sa candidature, née de l’initiative d’une cinquantaine d’associations, dont les Amis de la Terre, permet de faire entrer l’écologie dans le débat politique. Il recueille 1,3 % des suffrages. Les militants écologistes refuseront d’abord de se constituer en parti, formant au moment des élections des coalitions qu’ils qualifient de « biodégradables », dissoutes après chaque scrutin, jusqu’à la création du premier parti écologiste, baptisé Les Verts, en 1984.

Les dates clés

  • 1971
    Le premier ministère

    Le premier ministère consacré à la protection de l’environnement est créé en janvier 1971, sous l’impulsion du président Georges Pompidou. Avant cette création, les problématiques liées à l’environnement étaient confiées à plusieurs ministères. Ce nouveau ministère vise à répondre aux inquiétudes croissantes dans l’opinion liées aux pollutions et à la protection de la nature. Le gaulliste Robert Poujade est nommé ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé de la Protection de la nature et de l’Environnement. Il reste trois ans à la tête de ce ministère, avant que le dossier de l’environnement soit transféré à un secrétariat d’État rattaché à différents ministères successifs. Robert Poujade qualifie le ministère de l’Environnement de « ministère de l’impossible » dans un livre publié en 1975, dans lequel il dénonce la méconnaissance de la classe politique sur les questions environnementales ou encore le manque de considération et de moyens alloués.

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