Hier, la quasi-totalité des départements français étaient concernés par une restriction d’eau en raison de la sécheresse. Celle que traverse actuellement l’Union européenne est « la pire depuis au moins 500 ans », selon les experts du service scientifique interne de la Commission européenne, codétentrice du pouvoir exécutif de l’UE avec les États membres. Depuis le milieu du XXe siècle, la France a pris plusieurs mesures pour lutter contre les épisodes de sécheresse auxquels elle a été confrontée.
Il existe trois grands types de sécheresse, comme l’explique sur son site l’Inrae, un institut de recherche public spécialisé dans l’agriculture. La sécheresse météorologique est provoquée par un manque de pluie ; la sécheresse agricole est causée par un manque d’eau dans les sols, qui nuit au développement de la végétation ; la sécheresse hydrologique se produit lorsque les lacs, les cours d’eau ou les nappes souterraines ont des niveaux anormalement bas. Les sécheresses agricole et hydrologique sont provoquées par le manque de pluie, mais également par la nature des sols ou les pratiques agricoles. « Avec le changement climatique, les sécheresses seront de plus en plus récurrentes, prévient le ministère de la Transition écologique sur son site. À cause de la hausse des températures, l’évaporation augmentera, renforçant l’intensité et la durée des sécheresses. »
En 1976, la France connaît « l’une des pires sécheresses de son histoire », comme l’écrit Météo-France dans une série de tweets publiés en 2020. En raison d’un « puissant anticyclone des Açores » qui se prolonge sur toute la France, l’hiver, le printemps puis l’été sont particulièrement secs. La sécheresse ravageant les cultures, l’armée est réquisitionnée pour transporter 1,7 million de tonnes de fourrage afin que les éleveurs puissent continuer à nourrir leurs bêtes [voir une vidéo d’archive]. Des centrales hydroélectriques sont arrêtées, ainsi que plusieurs centrales nucléaires. Fin juin, le président Valéry Giscard d’Estaing parle d’une « calamité nationale » à laquelle il faut « faire face par la solidarité nationale ». Pour venir en aide aux agriculteurs, l’exécutif fait voter une majoration de l’impôt sur le revenu des 3 millions de contribuables les plus aisés, plus connue sous le nom d’« impôt sécheresse ».
Après deux années de forte sécheresse, en 1989 et 1990, la loi sur l’eau promulguée en janvier 1992 reconnaît que « l’eau fait partie du patrimoine commun de la Nation ». Elle instaure un système de planification globale de la ressource en eau avec, pour chacun des bassins hydrographiques français, comme ceux de Loire-Bretagne, Rhône-Méditerranée ou Martinique, un schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux. Ce schéma directeur fixe pour six ans les orientations permettant d’atteindre un « bon état des eaux », explique le site d’information sur la gestion de l’eau Gest’eau. La loi institue également le dispositif permettant aux préfets de prendre des mesures exceptionnelles de limitation ou de suspension provisoire des usages de l’eau. Différents niveaux de restriction existent, de la « vigilance », consistant à informer les particuliers et les professionnels et à les inciter à faire des économies d’eau, au niveau de « crise », qui interdit le lavage des voitures, le nettoyage des trottoirs ou l’arrosage des terrains de golf.
Organisé à l’initiative du gouvernement de novembre 2018 à juin 2019, le deuxième volet des Assises de l’eau réunit divers intervenants du secteur : collectivités territoriales, entreprises, organisations professionnelles agricoles, associations de protection de la nature, etc. La question suivante leur est posée : face au changement climatique et au problème qu’il pose pour la ressource en eau, « comment les territoires, les écosystèmes et l’ensemble des acteurs vont-ils s’adapter ? » Le document de synthèse publié par le gouvernement à l’issue de ces assises fixe un objectif de réduction des prélèvements d’eau de 10 % en 5 ans et de 25 % en 15 ans. Il s’appuie sur les hypothèses d’évolution du climat et donc de la sécheresse à l’horizon 2070 réalisées par une des directions du ministère selon lesquelles « à terme et sur tout le territoire métropolitain, la diminution du débit moyen annuel des cours d’eau sera de l’ordre de 10 % à 40 % pour une majorité de bassins ». « Il est donc essentiel d’adapter dès à présent les comportements afin de réduire les prélèvements liés à tous les usages (domestiques, industriels et agricoles) », conclut le ministère.
La France connaît en 2019 sa série d’incendies la plus importante depuis une décennie, avec plus de 43 600 hectares brûlés, selon les chiffres du Système européen d’information sur les incendies de forêt, un organisme de l’Union européenne. L’incendie ayant dévasté la plus grande superficie en métropole – plus de 1 100 hectares, selon la base de données du ministère de l’Agriculture – a lieu en Corse dès le mois de février. « Nous sommes dans une phase de dérèglement climatique extrêmement forte. Je crois qu’il va falloir adapter notre stratégie toute l’année, puisqu’on peut avoir de la sécheresse maintenant à n’importe quelle période », réagit la préfète de Corse Josiane Chevalier. « Le réchauffement climatique attendu en France dans les décennies à venir devrait conduire à des sécheresses plus fréquentes et plus longues, favorables aux incendies de forêt, y compris dans les régions aujourd’hui sous climat tempéré », écrit l’Inrae sur son site.
20 % du volume d’eau mis en distribution chaque année dans le réseau français est perdu, selon les derniers rapports de l’Observatoire des services publics d’eau et d’assainissement, qui dépend d’un établissement public. L’eau qui fuit n’est pas totalement perdue, puisqu’elle se déverse dans les sols puis dans les nappes ou les cours d’eau et finit par rejoindre le cycle naturel de l’eau, mais elle est indisponible « à des moments où on en a besoin », comme en période de sécheresse, déclarait ce mois-ci au Figaro Marillys Macé, directrice générale du Centre d’information sur l’eau, créé par les professionnels du secteur.
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