Tout s’explique

La France et l’UE annoncent des mesures face à la hausse des prix de l’énergie

  • Les tarifs réglementés de vente de gaz et d’électricité vont augmenter de 15 % début 2023 en France.

  • La Commission européenne veut créer une « contribution de crise » pour les entreprises d’hydrocarbures.

  • Qu’a annoncé le gouvernement sur le « bouclier tarifaire » ?

    La Première ministre, Élisabeth Borne, a annoncé aujourd’hui que les tarifs réglementés de vente (TRV) de gaz et de l’électricité allaient augmenter de 15 % début 2023. Leur hausse aurait été de 120 % sans le maintien du « mécanisme de bouclier tarifaire » lancé en octobre 2021, a affirmé Élisabeth Borne. L’actuel dispositif du « bouclier tarifaire », qui prend fin le 31 décembre, avait permis de contenir la hausse des TRV de l’électricité à 4 % et conduit au gel des TRV du gaz. Avec le nouveau mécanisme, en 2023, la facture des ménages qui se chauffent au gaz augmentera de 25 euros en moyenne par mois et celle des ménages qui se chauffent à l’électricité de 20 euros, a précisé Élisabeth Borne. Un chèque-énergie exceptionnel, de 100 ou 200 euros selon le revenu, sera distribué d’ici la fin de l’année aux 12 millions de foyers les plus modestes. Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a annoncé que le prolongement du mécanisme de « bouclier tarifaire » coûterait 16 milliards d’euros en 2023.

  • Quels sont les scénarios d’approvisionnement en énergie pour cet hiver ?

    Si chacun « fait preuve de la sobriété nécessaire, il n’y aura pas de coupures », a déclaré aujourd’hui la Première ministre sur la base des prévisions communiquées le même jour par les gestionnaires de réseau. RTE, le gestionnaire du réseau de transport d’électricité en France, a estimé que le risque de coupure pouvait être évité en baissant la consommation nationale de 1 % à 5 % et jusqu’à 15 % en cas d’hiver rude. Le principal opérateur de transport de gaz GRTgaz a estimé que le système gazier français était « capable de faire face à la demande » en cas d’hiver moyennement froid. Il a précisé que les stocks stratégiques de gaz, capables de fournir l’équivalent de plus du quart de la consommation annuelle de la France, étaient remplis à 94 %. EDF a communiqué aujourd’hui un calendrier de redémarrage des 26 centrales nucléaires actuellement en maintenance et son PDG, Jean-Bernard Lévy, a dit espérer un niveau de production nucléaire pour l’hiver 2022 comparable à celui de l’hiver 2021.

  • Quelles solutions sont annoncées au niveau européen ?

    Face à la crise énergétique, Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, codétentrice du pouvoir exécutif de l’UE avec les États membres, a proposé aujourd’hui de « plafonner les recettes des entreprises qui produisent à faible coût de l’électricité ». Le but est que les « bénéfices extraordinaires » qu’elles engrangent soient « redirigés vers ceux qui en ont le plus besoin ». Ursula von der Leyen vise ainsi les producteurs d’électricité nucléaire ou renouvelable qui écoulent leur production sur les marchés de gros en profitant de l’envolée des cours. Cette proposition, faite lors de son discours annuel sur l’état de l’Union, permettra de lever 140 milliards d’euros pour les États membres, a-t-elle estimé. Les entreprises pétrolières, gazières et charbonnières devront « verser une contribution de crise », a ajouté Ursula von der Leyen. Elle a également annoncé la création d’une « banque européenne de l’hydrogène », afin d’investir dans la construction d’un « marché de masse pour l’hydrogène » renouvelable.

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