Le président russe a signé les traités d’annexion des régions de Donetsk, Lougansk, Zaporijjia et Kherson.
Ces annexions permettent à la Russie de relier son territoire à la Crimée.
Qu’a déclaré Vladimir Poutine ?
Le président russe, Vladimir Poutine, a signé aujourd’hui à Moscou, la capitale, les traités d’annexion des territoires ukrainiens de Donetsk, Lougansk, Zaporijjia et Kherson, dans l’est et le sud du pays [voir une carte]. « Nous allons former quatre nouvelles régions de la Fédération de Russie puisque c’est la volonté de millions de personnes », a-t-il assuré devant les parlementaires et son gouvernement. De vendredi à mardi, lors de référendums dénoncés comme illégaux par l’ONU et par l’Union européenne, le « oui » au rattachement à la Russie l’avait emporté très largement dans ces quatre territoires, en partie contrôlés par des séparatistes pro-russes ou par l’armée russe. La présidence russe n’a pas précisé les limites des frontières des régions annexées. Les dirigeants des pays de l’UE ont condamné aujourd’hui dans une déclaration commune une décision « illégale » qui met « la sécurité mondiale en danger ».
Quelles sont les conséquences de ces annexions ?
Pour la Russie, les quatre territoires annexés font désormais partie de son territoire national. Depuis la réforme de la Constitution russe à l’été 2020, ces annexions sont « irréversibles », expliquait ce matin la chercheuse Tatiana Kastouéva-Jean sur Franceinfo. Elles permettent au président russe de montrer à ses concitoyens que les sacrifices « n’ont pas été vains », avançait ce matin Michel Goya, professeur d’histoire militaire à Sciences Po, sur RMC. Elles justifient aussi une potentielle mobilisation de conscrits dans ces territoires, expliquait-il la semaine dernière à 20 Minutes. Avec ces annexions, les habitants de Donetsk, Lougansk, Zaporijjia et Kherson deviennent de fait des citoyens russes. L’annexion de ces provinces permet également à la Russie de relier par voie terrestre son territoire à la Crimée, annexée en 2014.
Que s’est-il passé en Crimée depuis 2014 ?
Dans les semaines qui ont suivi l’annexion – non reconnue par l’ONU – de la Crimée par la Russie en 2014, ses habitants ont reçu des passeports russes, ont dû changer les plaques d’immatriculation de leurs voitures et la monnaie officielle est devenue le rouble, la monnaie russe. Le gouvernement russe a investi massivement dans l’économie de la Crimée : il a par exemple rénové des infrastructures touristiques et inauguré en 2018 un gigantesque pont pour relier le sud-est de la péninsule à la Russie. D’après l’ONG Crimée SOS, une association de défense des droits des Tatars installée à Kiev, la capitale de l’Ukraine, de nombreux membres de la minorité musulmane tatare ont fui la péninsule à cause de la répression exercée par les autorités locales. Plusieurs dizaines de paroisses orthodoxes rattachées au patriarcat de Kiev ont aussi dû fermer, selon l’archevêque ukrainien de Crimée.
Pour aller plus loin
Notre panorama sur l’Ukraine.
Un podcast du journal Les Échos sur la situation en Crimée depuis 2014.
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