Au moins 83 personnes sont mortes dans les manifestations qui durent depuis mi-septembre en Iran, a rapporté jeudi l’ONG de défense des droits humains Iran Human Rights. Ces manifestations ont débuté après la mort de Mahsa Amini, une femme décédée en détention après avoir été arrêtée pour le port d’un voile islamique non conforme à la loi. Depuis la révolution islamique de 1979, le régime iranien, contrôlé par le Guide suprême, réprime les mouvements sociaux.
En 1979, le shah d’Iran, le monarque Mohammad Reza Pahlavi, fuit le pays alors qu’une mobilisation de différents groupes d’opposition au régime (communistes, libéraux, islamistes) débouche sur une révolution. Le shah, « considéré comme n’étant plus à l’écoute de sa population, a adopté une logique de répression » et ses opposants jugent qu’il est « à la botte des États-Unis », explique à Brief.me l’historien et chercheur sur l’Iran Jonathan Piron. L’ayatollah Moussavi Khomeini s’empare du pouvoir. L’Iran devient une république théocratique islamique, dotée d’un Guide suprême, nommé à vie, et d’institutions (présidence de la République, Parlement) élues au suffrage universel. « Tout est contrôlé et cadenassé par le pouvoir du Guide suprême », à la tête de l’État, souligne Jonathan Piron. La situation économique de l’Iran se dégrade à partir de la révolution islamique, car les autorités manquent « d’expertise économique » et sont « isolées de la communauté internationale » par les sanctions américaines, estiment les chercheurs Mohammad-Reza Djalili et Thierry Kellner dans un article de 2019.
En juin 1989, alors que l’Iran sort d’une guerre contre l’Irak (1980-1988), le Guide suprême, l’ayatollah Khomeini, meurt à l’âge de 86 ans. Lui succède l’ayatollah Ali Khamenei, président de l’Iran depuis 1981. « La personnalité de l’ayatollah Khamenei a été sans doute décisive dans la tournure autoritaire du pouvoir en Iran », estime le sociologue Farhad Khosrokhavar dans une analyse publiée en 2019 sur le site du centre de réflexion Institut Montaigne. Il explique que la vision de l’ayatollah Khamenei « sur les diverses questions qui agitent le monde moderne est profondément conservatrice ». Le nouveau Guide suprême étend ses pouvoirs, contrôlant le système judiciaire et les ressources financières du pays. L’ayatollah s’appuie sur les Gardiens de la révolution, une force armée particulièrement active durant la guerre Iran-Irak, qui devient « un puissant acteur politique et économique », explique Jonathan Piron.
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