Tout s’explique

Une grève affecte les stations-service

  • Un mouvement de grève touche depuis environ deux semaines des raffineries et des dépôts de carburants.

  • Environ 30 % des stations-service sont touchées par des ruptures d’approvisionnement en France.

  • Quelles sont les revendications des grévistes ?

    Emmanuel Macron a déclaré aujourd’hui que le « blocage » n’était « pas une façon de négocier ». Il réagissait au mouvement de grève qui dure depuis environ deux semaines dans des raffineries et des dépôts de carburant des sociétés pétrolières TotalEnergies et Esso (ExxonMobil). Ce mouvement social perturbe la livraison de carburants dans les stations-service. Des syndicats des deux sociétés demandent une augmentation des salaires. La CGT de TotalEnergies réclame « un rattrapage de 10 % sur les salaires » pour l’année 2022 en raison de l’inflation et pour « partager les richesses » générées par la hausse des prix de l’énergie. La société a proposé aujourd’hui d’avancer à ce mois-ci la négociation sur les salaires qui a lieu chaque année en janvier sous réserve de la levée des blocages. Elle a affirmé que la rémunération mensuelle moyenne d’un opérateur de raffinerie en 2022 était de 4 300 euros, ce qu’a réfuté un syndicaliste sur RTL aujourd’hui.

  • Quelle est l’ampleur des difficultés d’approvisionnement des stations-service ?

    Au niveau national, près de 30 % des stations-service connaissaient hier une rupture d’approvisionnement sur au moins un produit, contre 21 % samedi, selon les chiffres du ministère de la Transition énergétique. Les Hauts-de-France et l’Île-de-France étaient les plus touchées, avec respectivement près de 55 % et 45 % des stations-service concernées. La situation plus marquée dans les Hauts-de-France s’explique aussi par des frontaliers qui sont venus « profiter » de la remise sur les prix des carburants mise en place par le gouvernement depuis avril, a expliqué samedi sur Franceinfo le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu. La ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, a pointé hier sur Twitter « une ruée vers les stations-service au-delà des consommations habituelles de carburant » qui « dégrade la situation ». Plusieurs préfectures ont pris des mesures pour limiter l’achat de carburants, en interdisant notamment le remplissage de jerricans.

  • En quoi consistent les stocks stratégiques de produits pétroliers ?

    Face à ces difficultés d’approvisionnement, le gouvernement a pris plusieurs mesures ces derniers jours, dont la libération de stocks stratégiques de produits pétroliers. Celle-ci devrait permettre d’améliorer la situation « tout au long de la semaine », a affirmé hier la Première ministre, Élisabeth Borne. Ces stocks visent à « assurer la sécurité des approvisionnements de la France en produits pétroliers en cas de crise », comme une rupture momentanée d’approvisionnement, explique le ministère de la Transition énergétique sur son site. La France dispose de 90 jours de consommation en stocks stratégiques sur tout son territoire, précise-t-il. Les pouvoirs publics contrôlent ces stocks. Ils sont alimentés par les opérateurs pétroliers soumis à une obligation de stockage stratégique par la loi. Ces stocks sont répartis dans des dizaines de dépôts et de raffineries sur tout le territoire.

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